En novembre 1760, le navire L'Utile quitte Bayonne chargé de denrées et d'outils vers l'Ile de France, l'ancienne Ile Maurice. A Madagascar, il embarque 160 esclaves malgaches achetés en fraude. C'est pourquoi il prend une autre route et s'échouera juillet 1761 sur cet îlot de sable...
C'est l'histoire d'une poignée d'hommes, oubliés sur une île battue par les vents de l'Océan Indien.
L'histoire de l'Utile, ce navire de la Compagnie des Indes parti de Bayonne en novembre 1760, qui s'échoue en juillet 1761, au large de Madagascar. Avec 160 esclaves malgaches achetés en fraude à son bord…
Ecoutez Max Guérout, Commissaire de l'exposition Groupe de Recherche en Archéologie Navale (GRAN).
c'est le bateau qui fait naufrage en 1761 sur un îlot de sable, au large de Madagascar, qui deviendra Tromelin, où on a "oublié" plusieurs dizaines d'esclaves pendant 15 ans...
En 2 mois, on construit un bateau de fortune. Trop petit, bien sûr, pour y accueillir les esclaves à qui l'on promet de revenir…
Ils seront oubliés pendant 15 ans…
C'est cette survie que décrit l'exposition (jusqu'au 30 avril au Musée d'Aquitaine), expliquée grâce aux missions de recherches archéologiques sur l'île Tromelin, entre 2006 et 2013.
Regardez le reportage de Catherine Bouvet et Sébastien Delalot.
L'exposition étonnante au musée d'Aquitaine qui raconte l'histoire de dizaines d'esclaves abandonnés pendant 15 ans sur une île complètement déserte de l'océan indien. L'Ile Tromelin.
L'histoire remonte à la fin du 18e siècle. Le bateau, 'L'Utile", sur lequel ils avaient été embarqués était parti du pays basque.
Des recherches archéologiques sur l'île
C'est un peu par hasard que Max Guérout entend parler de Tromelin, par un technicien météo (depuis les années 50 Météo-France a une présence sur Tromelin).
A cette époque, on considère qu'il n'y a rien sur l'île car elle est battue par les cyclones et les forts courants autour... D'ailleurs, aucun arbre ne subsiste si ce n'est aujourd'hui des palmiers apportés par les premiers agents météo)
Max Guérout
Pourtant, les chercheurs découvrent une couche archéologique qui recelle d'indices sur la vie de ces hommes et femmes durant cette période de survie où ils devaient se protéger des vents, des pluies, du soleil voire de la montée des eaux, faire du feu sans bois et surtout se nourrir tout en faisant face à des dilemnes moraux. Comme ces abris de corail et de sable, une technique malgache réservée habituellement aux monuments funéraires.
Max Guérout
L'épave mais aussi le sol de l'île racontent cette survie. On retrouve aussi des objets récupérés du navire ou créés avec des coquillages…
Thomas Romon, Archéologue INRAP
Destins d'humains oubliés mais pas affranchis. Seuls sept femmes et un bébé de 8 mois ont survécu, quand la corvette de Jacques Marie Tromelin atteind l'île en 1776…
Ils seront déclarés « libres » à leur arrivée sur l'Ile de France.
Une mission archéologique exceptionnelle
Thomas Romon, Archéologue INRAP
En savoir plus sur les missions de recherches archéologiques sur place, en Terres Australes et Antarctiques Françaises (T.A.A.F)