Paiement d'une redevance annuelle, limitation du nombre de véhicules et respect de zones de stationnement: la métropole de Bordeaux a fixé vendredi ses conditions aux opérateurs souhaitant mettre en location libre-service trottinettes, vélos ou scooters.
Les élus de Bordeaux Métropole ont adopté à l'unanimité une "charte d'engagement" que devront respecter les opérateurs, de manière à encourager "toutes les alternatives à l'automobile".
Cette charte est "provisoire dans l'attente de l'adoption de la loi d'orientation des mobilités, actuellement en discussion au Parlement" qui fixera un nouveau cadre réglementaire pour l'exploitation de ce type de services, précise Bordeaux Métropole.
Pas plus de trois exploitants privés
En vertu de cette charte, chaque commune concernée pourra accorder aux opérateurs une "autorisation d'occupation du territoire (AOT)", sous réserve "de trois exigences: le paiement d'une redevance annuelle, la limitation du nombre de véhicules et le respect des zones de stationnement", ont expliqué à la presse avant le conseil, le maire de Bordeaux Nicolas Florian et le président de Bordeaux Métropole, Patrick Bobet, tous deux successeurs d'Alain Juppé à la tête des deux collectivités.Les exploitants privés, dont le nombre ne devrait pas excéder trois, selon M. Bobet, devront payer 30 euros par an par trottinette ou par vélo, et 50 euros par scooter. Chaque opérateur ne pourra pas exploiter plus de 600 vélos classiques, autant de vélos électriques, 200 scooters, et 100 trottinettes.
Des zones de stationnement à déterminer
Il incombera aux maires de déterminer la zone et les espaces de stationnement "à charge pour les opérateurs de les respecter strictement sous peine d'être exclus", a averti le maire de Bordeaux M. Florian.Pour les usagers qui ne respecteraient pas les emplacements de stationnement il n'est pas prévu de contravention, "pour l'instant", précise-t-on à la Métropole.
Lime, suspendu en octobre
Les vélos, scooters ou trottinettes mis en libre-service dans l'agglomération bordelaise par des opérateurs privés sont utilisables via une application sur smartphone permettant de déverrouiller le véhicule. L'usager paie le service à la course ou par abonnement (jour-mois-année).En octobre, la société Lime France avait suspendu à Bordeaux son service de trottinettes électriques en libre-service qu'elle avait installé sans entente préalable avec la ville, provoquant la colère de son maire d'alors, Alain Juppé. Celui-ci avait dénoncé les "tas de problèmes" liés à "l'explosion des trottinettes électriques" envahissant trottoirs et rues bordelaises.