Six enfants africains sont arrivés en ce début d'année à Bordeaux pour être opérés du cœur. Ils sont accueillis par des familles grâce à la chaîne de l'espoir, une action de solidarité qui dure depuis une vingtaine d'années. L'association recherche des familles d'accueil.
Hanifa, 18 mois et Giska, deux ans et demi, font leur entrée dans le hall de l'aéroport de Mérignac, avec leurs accompagnateurs français.
Les deux enfants originaires du Bénin arrivent sans famille et vont passer près de trois mois en Gironde. Ils sont tout calmes et paraissent en bonne forme. Pourtant, ils souffrent tous les deux d'une cardiopathie congénitale, un défaut de fonctionnement du cœur.
"Il s'appelle Giska mais sa maman l'appelle Trésor" dit Sylvie Sedogbo, responsable de l'antenne bordelaise de la chaîne de l'espoir qui prend en charge des enfants malades africains et malgaches depuis 2004.
"Il comprend bien le français et il est gourmand !", indique Sylvie à Patrick et Pascale, un couple de retraités de Gujan-Mestras qui va prendre en charge Giska. Ils accueillent un enfant pour la troisième fois.
À côté d'eux, Stéphanie tient Hanifa dans ses bras, tout emmitouflée dans des vêtements chauds. La mère de famille de St-Médard-en-Jalles a fait le déplacement au Bénin avec son mari et sa fille pour rencontrer la famille de la petite fille, ce qui est très rare dans le dispositif.
Il était temps qu'on arrive en France pour qu'elle soit opérée et qu'elle reprenne des forces.
Stéphanie, ange-gardien d'Hanifa
À peine arrivés, direction l'hôpital Haut-Lévêque à Pessac, spécialisé en cardiologie.
Opération du cœur
Les deux enfants font alors un check-up complet et notamment une échographie.
Audie Marion, pédiatre cardiologue, constate de plus près le défaut qui touche Hanifa. "Elle a un afflux trop important de sang au niveau des poumons, ce qui la gêne et gêne sa croissance. Il faudra intervenir sur un canal artériel et le fermer."
En France, cette anomalie aurait pu être détectée et soignée plus tôt, souligne la médecin. Le diagnostic va être confirmé dans une quinzaine de jours.
"C'est très enrichissant de s'occuper de ces enfants" sourit Stéphanie. "Cela donne un sens à sa vie et donne un avenir à ces enfants" ajoute la maman dont les enfants sont désormais grands. Elle a mis son travail au sein d'une société de communication entre parenthèses pendant quelques mois.
À côté, dans le couloir, le petit Giska fait quelques pas et découvre un peu plus Patrick et Pascale.
Il faut qu'il nous adopte ! Mais on le vit bien. Quand il ira au bloc pour son opération, on aura la larme à l'œil. On le considère comme notre petit-fils.
Patrick et Pascale, bénévoles de l'associationFrance 3 Aquitaine
Chaîne de l'espoir recherche familles d'accueil
Les prises en charge des enfants sont maintenant bien rodées. Six enfants sont déjà arrivés en ce début d'année dont un bébé de 10 mois venu de Guinée ce 3 février.
Une vingtaine d'enfants sont accueillis en moyenne par an en Gironde par autant de familles. "90 % des familles sont situées près du bassin, à Gujan ou Mios. Mais on en recherche toujours. La plupart sont retraités" précise Sylvie Sedogbo.
"Ce n'est bien sûr pas simple pour les enfants, mais ils s'habituent bien à leurs familles" note-t-elle. "Les parents des enfants ne peuvent malheureusement pas venir à cause du coût".
En moyenne, le coût d'une prise en charge (voyage, opération) est de 15 000 euros. "Tout est payé grâce au mécénat et nous cherchons aussi toujours du soutien financier" dit Sylvie.
Pour la maman d'Hanifa, comme pour tous ces parents restés au pays, c'est un grand réconfort.
La chaîne de l'espoir, ONG internationale fondée en 1994, intervient dans 29 pays. Elle a ainsi soigné plus de 6000 enfants et a même construit deux hôpitaux pédiatriques au Sénégal et au Mali.
Une série de reportages est à découvrir sur France 3 Aquitaine dans quelques semaines.