Il a quitté ses terres girondines pour l’Antarctique en janvier 2023. Le médecin Stéphane Fraize nous raconte sa mission, dans l’un des endroits les plus froids de la terre, sur la base Concordia.
De la glace à perte de vue. À 1200 km des côtes de l'Antarctique, la base franco-italienne Concordia mène des recherches scientifiques. Douze hivernants sont mobilisés en permanence. Parmi eux, Stéphane Fraize, un médecin girondin.
"Un vieux rêve"
Malgré les -70 degrés de l’hiver, Stéphane Fraize garde le sourire. Cette aventure, il en rêvait. “C’est l’accomplissement d’un vieux rêve. C’était beaucoup d’excitation, d’émerveillement. Un peu de surprise aussi, parce qu’ici, c’est l’été. Je m’attendais à avoir horriblement froid, mais il ne faisait que -25 degrés et j’étais trop habillé”, s’amuse le médecin qui s’est installé en Gironde, il y a de nombreuses années.
À 3 200 mètres d’altitude, le froid se combine au manque d’oxygène. Des conditions rudes qui usent tant les corps que le moral des hivernants. La station a donc sa propre chambre, un mini-hôpital entièrement équipé. “Aujourd’hui, j’ai fait une suture, la deuxième de l’hiver. Mais ça peut être des problèmes de peau. Il faut être prêt en permanence, parce qu’ici, on ne peut pas évacuer”, résume Stéphane Fraize.
Soutien psychologique
Pas de voisin à moins de 700 km, une nuit désormais permanente, la solitude est omniprésente, malgré une équipe “qui fonctionne bien”. “C’est aussi une de mes missions de soutenir mes compagnons en cas de difficultés psychologiques”, avance le médecin.
Il restera sur la base Concordia jusqu’en décembre prochain. Son témoignage et son quotidien sont à retrouver dans cet article.