Des militants politiques de l’ultra-droite étaient en garde à vue depuis ce mercredi 22 février. Huit mois après les violences commises dans le quartier Saint-Michel, ils doivent être déférés ce vendredi devant la justice
L’enquête confiée à l’unité de lutte contre les atteintes aux personnes (UAP) de la sûreté départementale a connu une avancée considérable ces derniers jours. Huit individus, des hommes âgés de 19 à 26 ans, doivent être déférés ce vendredi devant la justice en vue "d’une comparution à délai différé" indique le vice-procureur Sébastien Baumert-Stortz.
Cette mesure doit permettre de finaliser les investigations. Ils seront jugés dans un délai de deux mois. Ils avaient été placés en garde à vue ce mercredi 22 février. Tous sont suspectés d’être impliqués dans les heurts qui se sont produits dans le quartier populaire Saint-Michel à Bordeaux durant l’été 2022. Il s’agit de militants politiques de l’ultra-droite.
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.
Dans la nuit de vendredi à samedi 25 juin, des riverains avaient assisté, médusés, à une série d’agressions, à l’angle des rues des Faures et des Menuts. Tous avaient décrit " une descente de militants d’extrême droite provocateurs et violents au cœur de Saint-Michel ". Des affrontements à coups de barre de fer et de jets de pierres. Des hommes, pour certains cagoulés, avaient alors violemment invectivé des passants et tenu des propos racistes. "Une ratonnade", selon des témoins. Dans un communiqué, la Ligue des droits de l’Homme de Gironde avait dénoncé une "expédition punitive".
Militants d'extrême droite violents
Les regards s’étaient très vite portés sur le groupuscule d’extrême droite, Bordeaux nationaliste, dont les militants sont régulièrement mêlés à des violences. Au regard des auditions menées lors de la garde à vue, le parquet a décidé de requérir pour l’ensemble de ces individus des placements sous contrôles judiciaires pour plusieurs chefs de prévention.
Violences aggravées par trois circonstances (en réunion, avec arme et en raison de l’origine ethnique) ayant entraîné une incapacité totale de travail inférieure à huit jours, violences en réunion sans incapacité et outrage sexiste en réunion. Parmi les huit poursuivis, deux hommes sont déjà connus des services de justice. Ils doivent comparaitre devant le tribunal correctionnel de Bordeaux, le 7 avril prochain. Ils sont soupçonnés d’avoir participé aux actes homophobes commis en marge de la Marche des fiertés en 2022. La mairie de Bordeaux et des associations LGBTQI+ avaient alors déposé plainte.
Quant au groupe Bordeaux nationaliste, il a été officiellement dissous le 1er février 2023. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait alors annoncé l’interdiction du mouvement néofasciste, considéré comme "provoquant des agissements violents à l'encontre des personnes ou des biens".