Le tribunal correctionnel de Paris a prononcé lundi deux relaxes et condamné plusieurs jeunes manifestants pour des violences lors de la manifestation du 1er-Mai. C'est un jeune Bordelais qui a écopé de la peine la plus lourde, 3 mois ferme.
Ces jeunes âgés de 22 à 27 ans, dont aucun n'avait un casier judiciaire, ont tous été jugés en comparution immédiate, c'est-à-dire renvoyés devant le tribunal dans la foulée de leur garde à vue, une procédure considérée comme expéditive et sévère par la défense.
"Ce sont des peines extrêmement lourdes. Il y a une réelle disproportion qui reflète les moyens entrepris dès l'interpellation", a réagi Boris Rosenthal, l'avocat de plusieurs prévenus.
La plus lourde peine infligée à un Bordelais
La plus lourde peine a été infligée à un jeune de 24 ans, titulaire d'une licence de sociologie et vivant du RSA à Bordeaux. Interpellé avec trois massettes (sorte de marteau) et des ciseaux, il a été condamné à neuf mois de prison dont six avec sursis.Deux étudiants de 26 et 22 ans, ont été relaxés de "participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations", mais ont été condamnés l'un à dix mois avec sursis pour avoir lancé une bouteille en direction de policiers (et à verser 30 euros à deux policiers légèrement touchés par des débris) et l'autre à quatre mois avec sursis pour s'être "rebellé" pendant son interpellation. Il a aussi été condamné à verser 150 euros aux policiers qui l'ont arrêté.
Une jeune femme a été condamnée à un mois de prison ferme pour avoir refusé de donner son ADN après un contrôle en amont de la manifestation. Deux autres personnes ont été relaxées "au bénéfice du doute", dont Clara B., vitrailliste de 24 ans, pour absence de notification de ses droits en début de procédure.
"J'ai le sentiment d'une répression policière globale face à une jeunesse militante. Je vais maintenant entamer une procédure pour faire effacer mes empreintes des fichiers", a-t-elle déclaré à l'AFP.
Sur les 283 personnes interpellées le 1er mai après les violences qui ont fait dérailler le défilé parisien et qui ont été attribuées par les autorités à 1.200 manifestants de l'ultra-gauche, 102 d'entre elles ont été placées en garde à vue. Parmi elles, une quarantaine ont été déférées dont sept ont ensuite été mises en examen, 18 sont passées en comparutions immédiates et au moins 13 ont eu un rappel à la loi.