Visé par une plainte pour viol, l'avocat Alex Ursulet a été mis en examen et placé son contrôle judiciaire. La plaignante, ancienne élève de l'école Aliénor des avocats de Bordeaux, était en stage dans son cabinet.
Il était témoin assisté, l'avocat pénaliste Alex Ursulet est désormais mis en examen pour "viol par personne ayant autorité". L'avocat pénaliste, est poursuivi par une ancienne stagiaire qui avait déposé plainte pour viol et harcèlement sexuel. La plaignante, aujourd'hui avocate certifiée, était à l'époque des faits élèves à l'école des avocats Aliénor de Bordeaux.
Le 25 septembre 2019, elle dépose plainte pour des faits remontant au 30 janvier 2018. Elle accuse alors celui qui était son maître de stage de l'avoir pénétrée avec ses doigts à plusieurs reprises, au retour d'un déjeuner, au sein même du cabinet.
"Suite logique"
La plaignante démissionnera de son stage dans la foulée. Placé en garde à vue en juin 2020, Alex Ursulet avait dans un premier temps été placé sous le statut de témoin assisté.
Cette mise en examen, "c'est la suite logiquement attendue dans le dossier", a sobrement commenté Me Thibault Laforcade, avocat bordelais de la plaignante. Il faut maintenant que la juge puisse continuer à mener son instruction sereinement".
Contactée, Me Marie Burguburu, avocate d'Alex Ursulet, n'a pas encore donné suite à notre demande d'interview.
Radiation
Me Alex Ursulet était le défenseur du tueur en série Guy Georges ou de l'ancien ministre Alain Carignon. Pénaliste réputé, il est aussi l'avocat de l'ancien otage martiniquais Thiery Dol ou encore de l'ancien député de la Martinique Alfred Marie-Jeanne.
En fin d'année 2019, après plusieurs mois d'enquête, le conseil de discipline du barreau de Paris avait prononcé la radiation d'Alex Ursulet. Me Ursulet ayant fait appel de cette décision, il continue d'exercer. La cour d'appel de Paris devra statuer sur son cas le 20 janvier 2022.
Soutenue par son école
Depuis 2017, l'école des avocats Aliénor de Bordeaux a mis en place des procédures spécifiques auprès des instances de l'établissement afin d'encourager les élèves-avocats victimes de faits de harcèlement ou de violences.
Après la plainte contre Me Ursulet, la présidente du conseil d'administration de l'école Aléinor Anne Cadiot-Feidt avait salué "le courage" de la plaignante, et s'était félicitée du passage de la vague #Metoo dans ce milieu professionnel.
Bien que très féminisé, le milieu des avocats n'est pas épargné par les situations de harcèlement et agressions sexuelles. Les élèves stagiaires, dans l'obligation de valider leurs périodes de stage pour valider leur examen, sont particulièrement vulnérables.
En 2018, un rapport du défenseur des droits relevait que "72% des femmes et 47% des hommes rapportent avoir été témoins de discriminations à l’encontre de leurs collègues, principalement de discriminations sexistes".
En 2019, le Conseil national des barreaux (CNB), la Conférence des bâtonniers et le barreau de Paris ont signé une charte en faveur de la lutte contre les discriminations et le harcèlement dans la profession d’avocat, impliquant la mise en place de référents harcèlement et discrimination dans tous les barreaux.