L'agresseur est un détenu connu pour avoir des troubles psychiatriques graves. Il s'en est pris à un psychiatre venu l'examiner à coups de fourchette. Il a dit vouloir le tuer "après avoir entendu la voix d'Allah". C'est lui qui avait pris une femme en otage en gare de Bordeaux en 2011.
Le psychiatre a été emmené à l'hôpital "très, très choqué" après l'agression survenue mercredi à la maison d'arrêt de Gradignan près de Bordeaux.
Le détenu, âgé de 30 ans et originaire d'Afrique de l'ouest a été condamné en 2014 à sept ans de prison pour avoir pris en otage les passagers d'un train en gare de Bordeaux, en juillet 2011.
Il avait retenu pendant deux heures une femme sous la menace de deux sabres japonais et les policiers d'élite du GIPN avaient dû intervenir pour le maîtriser. Aucun passager n'avait été blessé.
En garde à vue, il avait affirmé vouloir "se faire abattre par les policiers".
Mercredi matin, ce détenu, qui a effectué plusieurs séjours en hôpital psychiatrique, s'est jeté sur un médecin psychiatre venu l'examiner.
Il aurait agressé le médecin à l'aide d'une fourchette et "lui a fracassé du mobilier sur la tête". Il a ensuite expliqué avoir été poussé à ce geste par "la voix d'Allah".
"Une surveillante a réussi à protéger le médecin mais a elle aussi pris des coups" et "un officier est parvenu à maîtriser l'agresseur mais a reçu un coup de tête", a indiqué Emmanuel Giraud, le responsable régional du syndicat FO pénitentiaire pour la Nouvelle Aquitaine.
Les deux surveillants blessés ont l'intention de porter plainte.
Enfermé dans une prison classique, normal ?
"On demande que les détenus soient orientés vers des structures adaptées" à leur état psychiatrique,
a insisté le syndicaliste, soulignant que l'agresseur, pourtant connu et suivi pour ces troubles, était placé en détention à Gradignan dans une unité "classique".
Malgré ses antécédents, l'homme avait même bénéficié d'un régime de semi-liberté qui lui permettait de sortir de prison plusieurs jours par semaine, ne rentrant en cellule que pour la nuit.
Un régime de semi-liberté qui avait été révoqué début 2016 pour "apologie du terrorisme", selon Emmanuel Giraud.
"Il y a une unité hospitalière spécialement aménagée pour les détenus souffrant de troubles psychiatriques qui vient d'ouvrir à l'hôpital de Cadillac, sa place était là-bas !", estime le syndicaliste.
► Interview de Hubert Gratraud, secrétaire local Force Ouvrière centre Pénitentiaire de Gradignan$ (Marie-Eve Constans et Sylvie Tuscq-Mounet)