La députée d'extrême-droite Emmanuelle Ménard a dénoncé mercredi une "faute" de l'État après la "lâche et violente" agression de son mari, le maire de Béziers Robert Ménard, en marge d'une réunion politique en Gironde samedi.
Lundi, Mme Ménard a écrit au ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, déplorant que les gendarmes n'aient pas empêché l'agression. "Je n'ai reçu aucune réponse" du ministre, a-t-elle expliqué à l'AFP, ce qui l'a décidé à rendre publique sa lettre mercredi.
Le maire de Béziers, proche du Front national, avait été violemment bousculé, samedi à Saint-André de Cubzac (Gironde), par des manifestants opposés à sa participation à une réunion-débat sur l'union des droites. Examiné par un médecin, il s'est vu prescrire quatre jours d'interruption temporaire totale de travail et dix jours d'interruption partielle, a-t-elle précisé. Son mari a de son côté porté plainte contre X.
"Les forces de gendarmerie présentes à quelques dizaines de mètres des lieux de l'agression ne se sont pas interposées afin de protéger un élu de la République", écrit Mme Ménard dans sa lettre à Gérard Collomb.
Selon elle, les autorités étaient prévenues de l'arrivée d'opposants, alors que la venue de M. Ménard avait été dénoncée par des élus locaux de gauche et de LREM. "J'ai trop de respect pour les forces de l'ordre (...) pour penser que cette inaction était délibérée... Mais alors, quelle en était la raison ? J'aimerais que vous me l'indiquiez", poursuit-elle.
L'élue estime que Robert Ménard a également été victime d'une "faute d'appréciation de la situation" de la part de l'État sur les risques de débordements, et déplore l'absence de condamnation des faits par un responsable gouvernemental, qui "encourage l'impunité".
"Imaginez un seul instant qu'un maire d'une autre sensibilité ait été agressé de cette façon : c'est toute la classe politique, unanime, qui se serait indignée", ajoute-t-elle.
Samedi, M. Ménard avait finalement pu accéder à la salle et animé sa réunion-débat, en présence d'une quarantaine de personnes.
Il a par la suite mis en cause élus et militants locaux de LREM, du PS, du Modem et d'EELV, qui avaient appelé à manifester contre sa venue "en des termes inacceptables et volontairement outranciers, participant à encourager les actes de violence commis".
Plusieurs responsables du Front national dont Marine Le Pen lui ont exprimé leur soutien, tout comme le président de Debout La France Nicolas Dupont-Aignan et l'ancien ministre LR Thierry Mariani.
Les agressions d’élus par les milices d’extrême gauche deviennent récurrentes, et la complaisance du pouvoir face à cette lourde atteinte à la démocratie rend cette situation très inquiétante.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 6 mai 2018
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