Alain Déjean, viticulteur engagé dans une démarche de biodynamie, a claqué la porte de l'appellation en 2010, quand son vin a été refusé lors d'une dégustation. Il ne correspondait pas au goût attendu.
Sur la propriété d'Alain Déjean, le maître mot est lenteur et respect de la nature.
Sur les étiquettes de ses vins est inscrit "élevé 5 ans en vieilles barriques, vendanges manuelles". Puis, "vin issu de raisins botrytisés, pressés délicatement, puis ajout de grains nobles entiers pendant la fermentation".
Du travail d'orfèvre.
"On est dans une évolution du vin qui va tout doucement" nous explique t-il. "C'est pour ça qu'il n'y a pas de filtration. Toutes ces filtrations, c'est pour que ça aille plus vite, pour qu'on puisse le vendre le plus vite possible".
Sous-entendu il ne travaille pas comme certains de ses collègues qui ont eux toujours l'appellation Sauternes. Et qui abusent parfois de produits chimiques pour mener à bien leurs récoltes. L'appellation l'autorise.
Lui recherche avant tout l'équilibre du sol, il analyse les bactéries. Il privilégie la prévention pour éviter les maladies et ainsi le recours aux traitements.
Son vin n'a alors pas forcément le même goût que les autres Sauternes, ils ont le "goût d'avant" affirme t-il, lui qui a repris l'exploitation familiale, sur laquelle son arrière arrière grand-père était déjà à l'oeuvre.
"Il a quitté l'appellation suite à une dégustation dans laquelle son vin a été refusé pour des raisons analytiques. C'est son choix. Personnellement, je le regrette" nous avoue le président de l'organisme de défense et de gestion du Sauternes.
Il a quitté l'appellation car on menaçait de détruire sa récolte explique le viticulteur girondin. "Mon vin n'avait pas le goût attendu". Trois ans après, il reste amer. Heureusement pour lui, ses "vins de table luxueux" se vendent très bien. Le consommateur ne s'y trompe pas.
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