Un homme de 55 ans a été condamné ce vendredi à Bordeaux à un an de prison dont six mois avec sursis, pour une pluie d'appels téléphoniques, mêlant courtoisie, agressivité et menaces, au palais de l'Elysée ou à la Direction de l'Administration pénitentiaire.
Il se présentait comme une victime de l’acharnement judiciaire, c’est finalement son propre acharnement au téléphone qui aura été puni.
Entre janvier 2014 et juillet 2015, un Réunionnais de 55 ans installé en Gironde avait adressé au moins 66 appels à l'Elysée, obtenant ou cherchant à obtenir des conseillers du président François Hollande, dont celui pour la Justice à l'époque, et au moins 45 appels à la directrice alors de l'Administration pénitentiaire, ou son secrétariat.
Des appels longs et incohérents où le quinquagénaire se montrait courtois au début avant de devenir menaçant et agressif.
En une occasion, il menaça un conseiller de l'Elysée de lui "pourrir la vie", en une autre il assura qu'on "se souviendrait de lui" et que "ça allait péter le 14 juillet".
Des menaces que le prévenu a niées à l'audience, même s'il a jugé "probable" de s'être "un peu emporté".
Après des signalements pour ces appels, il avait été interpellé, en manquement à un contrôle judiciaire, et comparaissait détenu.
Délire paranoïaque
L’expertise psychiatrique a relevé une altération du discernement avec des moments délirants, mais un risque limité de dangerosité sociale. Un autre rapport soulignait une psychose paranoïaque délirante.
Dix-huit mois de prison dont six avec sursis avaient été requis par le Parquet contre le prévenu. L’homme possède un casier judiciaire bien rempli, avec 24 condamnations pour vols, conduite sans permis, refus d'obtempérer, outrage à magistrat, entre autres.
Il se dit en outre victime d’un complot et d’un acharnement judiciaire depuis qu’il affirme avoir été témoin de "l'assassinat" d'un codétenu en prison au début des années 2000.