Mardi 6 novembre, le ministre de l'Environnement Nicolas Hulot a indiqué que le gouvernement "travaillait" sur "l'échéance de 2030 ou 2035" pour ramener la part du nucléaire dans la production d'électricité à 50%. La loi de transition énergétique de 2015 prévoyait une échéance à 2025.
Ce report de minimum 5 ans suscite l'incompréhension et la colère des écologistes, comme Greenpeace ou Action Climat.
En Gironde, le président de l'association"Tchernoblaye", membre du réseau Sortir du Nucléaire, Stéphane Lhomme, est lui aussi déçu : "si la baisse de la part du nucléaire dans l'electricité française avait été réellement mise en oeuvre, on peut estimer que la centrale du Blayais, l'une des plus vieilles de France, aurait été concernée" regrette-t-il.
Durant l'été, Nicolas Hulot avait annoncé la fermeture de 17 réacteurs nucléaire d'ici 2025.
Stéphane Lhomme dénonce donc aujourd'hui "le déni et l'impuissance de Nicolas Hulot".
"On va voir ces réacteurs continuer à vieillir et à démultiplier le danger qu'ils causent à la population", réagit le militant écologiste.
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Moins de nucléaire = plus de charbon ?
Nicolas Hulot s'est appuyé sur les études du gestionnaire du réseau de transport d'électricité RTE, qui a pointé la difficulté à atteindre l'objectif de 2025 sans augmenter dans le même temps les émissions de CO2. Il faudrait en effet utiliser plus de centrales à gaz et à charbon, alors que ces dernières sont très polluantes, a souligné RTE.
Dans son plan climat annoncé en juillet, le gouvernement avait d'ailleurs prévu la fin de la production électrique à partir de charbon d'ici à 2022. Un objectif réaffirmé mardi, au moment où se tient la conférence climat de l'ONU (COP23) à Bonn (Allemagne).
Pour l'instant, seule la fermeture des deux réacteurs de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) a été actée et doit intervenir au moment de la mise en service par EDF de l'EPR de Flammanville (Manche). Elle doit fermer "dans le quinquennat", a indiqué Nicolas Hulot.
"Dans un an nous aurons un scenario totalement planifié. Nous serons capables de savoir combien de réacteurs, à quelle échéance et sur quel critère nous allons parvenir à cet objectif et donc nous rentrons dans la mise en oeuvre", a promis le ministre.