Depuis deux semaines, la mairie de Salles en Gironde cherche à savoir qui a piraté son matériel informatique de façon à piloter ses ordinateurs à distance. Une plainte a été déposée et une enquête de gendarmerie a été ouverte.
Le maire de cette petite commune de 7500 habitants n'en revient pas: "même si on n'est pas Bercy... On n'a pas des données ultra-sensibles mais... des données sensibles parce que personnelles oui..."
Il faut dire que plusieurs ordinateurs ont été équipés, sans autorisation, de logiciels de prise en main à distance. Pas n'importe lesquels : celui du maire, du secrétariat général, de la comptable et de la juriste.
Par hasard
L'histoire aurait bien pu ne jamais être découverte et le pirate aurait ainsi pu poursuivre ses méfaits.D'après Monsieur le maire, Bruno Bureau (PS), c'est tout à fait "par hasard" qu'un agent de la commune était resté "un peu après l'heure" et qui a découvert son ordinateur "qui travaillait tout seul".
C'était il y a deux semaines de cela. Depuis, le service informatique a découvert ces logiciels de prise en main à distance, la municipalité a porté plainte et une enquête de gendarmerie a été ouverte.
En attendant, cette histoire interroge la mairie. Qui veut espionner la commune? Dans quel but ?
Car l'autre surprise, c'est que ces logiciels de contrôle à distance étaient placés là depuis 2017 ! A cette époque, une autre équipe municipale était en place.
L'ancien maire aussi "surpris"
L'ancien maire, Luc Dervillé (LR), semble lui aussi tombé des nues. Il se dit surpris et indique tout de même qu'il n'est pas responsable de ce piratage: "Ce n'est pas de mon fait, je n'allais pas m'espionner moi-même! En tout cas oui, c'est très grave!"Et l'ancien maire, comme le nouveau, de s'interroger sur ce problème de "démocratie" que cette intrusion informatique soulève...