Largement défaits dans le derby de l’Atlantique, hier face au FC Nantes (5-3), les Girondins se rapprochent encore un peu plus d’une relégation en Ligue 2. Après avoir encaissé cinq buts en une mi-temps seulement, la pire défense des cinq grands championnats européens saura-t-elle se relever de cette énième claque ? Les Bordelais sont-ils capables de réaliser un miracle ? Comment reconstruire un club en grande difficulté économique dans le cas d’une relégation en Ligue 2 ?

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Encore un classement désastreux et encore quatre finales à jouer. 

Au terme des quatre-vingt-dix minutes du quatre-vingt-douzième derby de l’Atlantique, les Girondins de Bordeaux ont bouclé leur dix-septième défaite de la saison en trente-quatre matchs.
La semaine à trois matchs qui était censée décider du sort des Marines et Blancs s’est donc achevée comme elle avait commencé, par une lourde défaite.
Les treize buts encaissés au cours des trois matchs de cette semaine plongent les Girondins dans un état d’incertitude absolue.
Contraint à se battre pour son maintien dès la mi-saison, le club bordelais est désormais au bord d’une relégation historique qui verrait les Girondins descendre sportivement en deuxième division pour la première fois depuis 1960 (la dernière relégation étant administrative, en 1991).
Les supporters dont le soutien est indéfectible depuis le début de la saison, par l’intermédiaire des Ultramarines notamment, semblent se résigner et leur colère commence à se faire entendre après huit mois d’indulgence

L'avenir tient à un fil

Cependant, les Marines et Blancs ne sont pas encore mathématiquement condamnés et le maintien reste possible.
Actuellement dix-neuvième avec vingt-sept points en trente-quatre matchs, les Girondins seraient, dans une saison habituelle, déjà relégués.
Mais cette année, le grand nombre de clubs en difficulté et le faible total de points obtenus, dû à l’homogénéité du niveau général de la Ligue 1, permettent à Bordeaux de croire encore au maintien.
Pour cela, il va néanmoins falloir marquer des points et gagner une, voire deux des quatre finales qu’il reste à disputer.
En effet, devancés de quatre points par l’AS Saint-Étienne (dix-huitième et barragiste), les Girondins de Bordeaux devront impérativement se ressaisir face à Nice, dimanche, au Matmut Atlantique, sous peine, de voir la Ligue 1 leur tourner définitivement le dos.
La tâche est d’autant plus compliquée pour David Guion et ses hommes. En effet, ils ne marquent en moyenne que 0,8 point par match alors qu’il leur en faudra, au minimum, cinq de plus que Saint-Etienne pour espérer jouer un match de barrage.

La situation est donc plus qu’urgente et les joueurs doivent absolument faire mieux.  

Les Bordelais sont, depuis plusieurs semaines déjà, la pire défense des cinq grands championnats européens et depuis ce week-end ils détiennent le triste record de la pire défense (84 buts) sur une saison de Ligue 1 au vingt-et-unième siècle (devant Troyes, lors de la saison 2015/2016).
De plus, ils n’ont remporté que deux des treize matchs au cours desquels ils ont ouvert le score, soit vingt-six points de perdus au total. Cette incapacité à conserver le score est symptomatique d’une équipe en grand manque de confiance, d’autant que sur les deux derniers matchs (réception de Saint-Étienne et déplacement à Nantes), Bordeaux a mené deux fois 2-0 sans jamais parvenir à gagner le match.
Pour l’emporter, les Girondins sont obligés de marquer au moins trois buts, et cela n’a même pas suffit ce week-end face à Nantes ! Il est donc primordial d’encaisser beaucoup moins de buts lors des quatre matchs restants. Les ultimes rencontres de la saison face à Nice, Angers, Lorient et Brest, quatre équipes ayant marqué moins de buts que les Girondins, pourraient être propice à une pérennisation toute relative du secteur défensif aquitain.

Une situation interne délicate et un avenir très flou  

Outre, la situation sportive désastreuse, qui viendra parachever le bilan très insuffisant du club sous la présidence de Gérard Lopez, la situation économique et financière est également compliquée pour le club scapulaire qui fêtait son 140ème anniversaire, en octobre dernier. Dans le monde du foot business et de la grande finance, les Girondins de Bordeaux semblent avoir du mal à se faire leur place et l’ère Lopez, censée être celle du renouveau après le désastre de l’alliance King Street/GACP, n’aide pas les supporters et amoureux du club à se convaincre du contraire.
Au 30 juin, le déficit d’exploitation du club girondin serait compris entre 30 et 50 millions d’euros.


De plus, les prêts octroyés à Gérard Lopez par les sociétés d’investissements américaines Fortress et King Street devront être remboursés d’ici à 2025, ce qui ne laisse qu’une marge de manœuvre assez réduite au président luxembourgeois des Girondins pour trouver les sources économiques qui permettront de rembourser les créances bordelaises.  


Contrairement à ce qu’il annonçait le 10 mars dernier dans un entretien à Sud-Ouest, l’homme qui a déjà fait couler le Royal Excel Mouscron (club évoluant aujourd’hui en deuxième division belge) et l’écurie Lotus en Formule 1 ne semblerait plus avoir toutes les cartes en main concernant son avenir et celui du club. Il est ainsi sur un siège éjectable et en cas de descente en Ligue 2, les fonds d’investissements (King Street et Fortress), pourraient, conformément à une clause signée dans le contrat du 2 juillet 2021, actant le rachat des Girondins de Bordeaux par Gérard Lopez, choisir de mettre à pied ce dernier.
De plus, les actionnaires doivent continuer à payer la location du Matmut Atlantique et du domaine du Haillan. Sans les droits TV offerts par la Ligue 1, qui sont la première source de revenus pour le club, la situation risque de s’empirer et le dégraissage conséquent déjà amorcé n’en sera que renforcé. Les partenaires s'inquiètent comme celui-ci qui le formule sur son compte Twtitter.

L'avenir des joueurs

De ce fait, de nombreux joueurs devraient quitter le navire bordelais après l’avoir fait couler. Même si cette relégation n’est pas encore actée, des cadres du vestiaire comme le capitaine Joshua Guilavogui, le milieu ukrainien Danylo Ignatenko ou encore le défenseur bosnien Anel Ahmedhodžić, seraient contraints de retourner dans leur club d’origine après leur prêt de six mois aux Girondins, sans pouvoir donner suite aux options d’achat prononcées à la mi-saison. Javairô Dilrosun, rare satisfaction de cette fin de saison, ne poursuivra pas non plus avec Bordeaux malgré l’option d’achat assorti à son prêt, et la situation similaire d’Alberth Elis, prêté par le club de Boavista (présidé par Gérard Lopez), n’est pas encore réglée.

Désormais amputé de son joueur le plus expérimenté, mais aussi plus gros salaire du club, en la personne de Laurent Koscielny, les dirigeants bordelais seront obligés de s’appuyer sur le centre de formation du club pour reconstruire après cette saison désastreuse. Porté par l’attaquant Sékou Mara, prolongé pour trois ans, le 16 mars dernier, le projet de reconstruction s’appuiera sur la jeunesse afin de repartir de l’avant et retrouver les grandes heures des Girondins de Bordeaux qui ont fait vibrer la France entière dans les années 1980 puis 2000.

      

Après le mercato mitigé de l’an passé, marqué notamment par l’achat du milieu brésilien Fransergio pour 5 millions, qui ne donne pas satisfaction, le club bordelais aura donc la pression cet été et devra composer avec une enveloppe encore plus réduite. Si la situation sportive est la préoccupation majeure de ce printemps, la direction girondine doit préparer dès aujourd’hui un après qui s’annonce déjà tumultueux. Entre la rupture entre les supporters, les problèmes financiers et la situation sportive catastrophique, il ne fait pas bon vivre au Haillan et les Girondins de Bordeaux semblent désormais bien loin de la saison 2009 qui avait amené le sixième titre de champion de France …    

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