Il sauve son village d'un deuxième Oradour-sur-Glane, l'hommage de Belvès-de-Castillon à son maire André Maurèze

A l'occasion des cérémonies commémoratives du 8 mai 1945, le village de Belvès-de-Castillon en Gironde, honore son ancien maire André Maurèze. En juin 1944, il a évité un massacre semblable à celui d'Oradour-sur-Glane. La place principale du village porte désormais son nom.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Nous sommes quelques jours après le massacre de 643 habitants du village d'Oradour-sur-Glane. Ce 27 juin 1944, des soldats allemands de la division SS Das Reich entrent dans Belvès-de-Castillon. Très vite, la quarantaine d'hommes armés rassemblent les habitants sur la place du village, persuadés que des maquisards se cachent dans la petite commune. 

Les hommes étaient d'un côté, les femmes de l'autre et en face, le peloton d'exécution, avec les mitrailleuses

René Fénelon, maire de Belvès-de-Castillon

à France 3 Aquitaine

Les Allemands se trompent de village

Simone Barrière a 14 ans à l'époque. Elle se souvient encore de cette journée du 27 juin 1944 où l'un de ses camarades de classe, René Biras, est tué par les Allemands alors qu'il tente de fuir.

Les Allemands nous ont amenés sur la place, ils nous ont poussés contre le mur. Personne ne disait rien. Je n'ai pas eu peur, on ne réalise pas à 14 ans

Simone Barrière, témoin de l'époque

à France 3 Aquitaine

Mais André Maurèze, le maire de l'époque, comprend vite que les Allemands font erreur. Après quatre heures d'échanges, il réussit à les convaincre qu'ils se sont trompés de village. Ils pensent avoir encerclé Belvès en Dordogne, alors qu'ils occupent Belvès en Gironde.

Les SS de Das Reich sont connus pour leurs massacres en Limousin, en Dordogne, partout. Je reconnais que le maire de l'époque a eu le sang-froid de discuter avec eux et de leur faire comprendre qu'ils faisaient une grossière erreur.

Daniel Fénelon, maire de Belvès-de-Castillon

à France 3 Aquitaine

Finalement, les SS relâchent leurs otages, avant de quitter le village de 350 habitants à l'époque. Le massacre est évité.

"Aujourd'hui, pépé, c'est ton jour de gloire !"

Une grande partie des descendants d'André Maurèze, jusqu'aux arrières-arrières petits-enfants assistent à la cérémonie d'hommage rendu à leur aïeul, ce 8 mai 2023. Parmi eux, sa petite-fille, Monique Catala.

"Aujourd'hui, pépé, c'est ton jour de gloire", confie-t-elle en arrivant ce matin devant la tombe de son grand-père dans le cimetière de Belvès-de-Castillon.
Elle se souvient d'un homme très discret, ayant horreur des honneurs. "Ce qu'il faisait, c'est parce que c'était son caractère, son tempérament", ajoute-t-elle.

Aujourd'hui encore, l'acte de bravoure d'André Maurèze reste dans toutes les mémoires. La plaque en son honneur, dévoilée ce 8 mai 2023 sur la principale place du village, témoignera à jamais du massacre évité de justesse à Belvès-de-Castillon.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité