Tandis que les éleveurs s'inquiètent et se mobilisent, la première cellule de veille sur le loup s'est réunie ce lundi 28 octobre au sein de la Préfecture de Gironde pour communiquer sur les mesures à prendre en présence de ce prédateur. C'est la première fois depuis un siècle, qu'il est observé, après s'être fait remarquer le 13 octobre dernier dans ce département aquitain.
Lundi 21 octobre, la présence du loup était authentifiée en Gironde et annoncée par la Préfecture après notamment des captures réalisées par un piège photographique installé à Braud-et-Saint-Louis (Haute Gironde).
Le préfet Etienne Guyot vient de réunir les représentants de la profession agricole, la Chambre d’agriculture, la Fédération des chasseurs, les associations de protection de la nature, l’Association des maires ruraux et les services de l’État, pour indiquer la mise en place du Plan national loup 2024-2029 en Gironde.
Il a, afin de rassurer tous les acteurs présents, tenu à rappeler qu'il avait été Préfet coordonnateur de l’ours pendant quatre ans à Toulouse, "donc les sujets de prédation ça me connaît un petit peu" a-t-il ponctué les échanges.
Un plan soumis à un zonage : La Gironde classée 2/3
Depuis la création du plan loup au niveau national, un système de zonage a été mis en place selon plusieurs cercles. Le Cercle 0 correspondant à une zone de prédations constantes, le cercle 1 pour des prédations récurrentes. Le Préfet de Nouvelle Aquitaine a annoncé avoir demandé le classement de la Gironde en Zone 2/3.
Si vous êtes en cercle 2 ou 3, ce qu’on va être dans le Département de la Gironde, ça va permettre d’avoir des moyens pour financer des chiens de protection, des clôtures, et toute une série de protections qui seront adaptées à chaque élevage.
Etienne Guyot,Préfet de Nouvelle Aquitaine
Plan Loup : Prévention
Le plan Loup permet de débloquer des crédits auprès du Ministère de l'Agriculture pour se protéger du prédateur.
"Ça va permettre d’avoir des moyens pour financer des chiens de protection, des clôtures, et toute une série de protections qui seront adaptées à chaque élevage" a précisé le Préfet avant de conclure, "L’objectif est d’être dans une dimension à la carte".
Cependant, le représentant de l'État a avant tout tenu à rappeler à tous que la vigilance était initiale, et qu'il convenait de rentrer les troupeaux.
De la même façon, le représentant de l'État a tenu à rappeler que cette vigilance était également à destination de tous, dès lors que la présence de l'animal est pressentie " Si vous voyez quelque chose, il faut le signaler."
Pour cela, deux contacts ont été donnés :
- Si vous avez observé l'animal : contactez le service départemental de l’Office français de la biodiversité (05.57.74.10.24 / sd33@ofb.gouv.fr) toute observation visuelle d’animal de type grand canidé – et fournissez toute photo ou vidéo que vous avez pu réaliser
- Si vous avez été victime d'une attaque de l'animal : Pour la démarche de constatation, prévenez immédiatement, la DDTM de la Gironde – Service Eau et Nature (05.47.30.51.72 / ddtm-loup@gironde.gouv.fr).
Plan Loup : Indemnisation
Le classement de la Gironde en zone 2 à 3 va également permettre de déclencher un processus d'indemnisation. Cette indemnisation est liée à un constat de l’Office français de la biodiversité, transmis à la direction départementale des territoires.
Ce processus d’indemnisation est alors mis en place selon un barème : "vous n’avez pas la même indemnisation selon que vous avez une brebis, un agneau ou une brebis qui attendait un agneau ou un bélier, on a des tarifs différents.", précise le Préfet de Nouvelle Aquitaine.
"Il va falloir vivre avec le loup sur notre territoire"
Le Préfet a bien reprécisé que "le loup est un animal protégé au niveau national, international, avec des conventions que la France a signées, et en même temps, c'est un prédateur. Il faut trouver les bons équilibres et ce plan d’action Loup est destiné à trouver les bons équilibres."
Par ailleurs, ces annonces semblent avoir conquis les acteurs de cette réunion d'urgence. Un vrai consensus semble trouver.
Pour Johanna Frenaud, représentante de l'Association pour la protection des grands prédateurs, Férus, ce plan est " très constructif !", dit-elle avant de se dire "rassurée".
Quant à Kelly Belly, berger, victime des prédations du loup sur son troupeau, également présent à la réunion, est, lui aussi, "très content" de cette table ronde et de la mise en place de ce plan national.
Il va falloir qu’on mette en place des chiens et des clôtures et il va falloir vivre avec le loup sur notre territoire.
Kelly Belly,berger victime d'une attaque de loup en Gironde
La fédération de chasseurs de Gironde était également représentée par son Président, Henri Sabarot, pour qui "Nous allons faire des comptages sur les animaux qui peuvent être prédatés et pas de psychose."
En 2024, plus de 20 nouveaux départements supplémentaires ont acté de la présence du loup. "On a plus de soixante départements français qui ont actuellement le loup" a conclu le Préfet de région.