Ian Spoorenberg, père de famille âgé d’une quarantaine d’années, est fromager à Gironde-sur-Dropt. Il fabrique du Gouda, un fromage qui vient des Pays-Bas, son pays natal. Il vend son fromage aux commerces locaux et a réussi à fidéliser des particuliers.
Un parcours atypique
Ian Spoorenberg et sa femme vivaient aux Pays-Bas mais ayant l’envie de casser la routine de leur quotidien, ils ont décidé de migrer vers la France, il y a plusieurs années.Ayant suivi des études d’agronomie, Ian avait décroché un poste en Dordogne dans l’agroalimentaire et est donc parti vivre là-bas, accompagné de sa femme et de leurs enfants. Cependant, Ian s’est vite retrouvé au chômage et après un temps à Bordeaux où sa femme travaille, Ian a décidé de travailler à son compte pour concilier sa vie de famille avec un travail qui lui plaise.
Après une période d’hésitation durant laquelle il pensait devenir producteur laitier, il a finalement opté pour devenir fromager. Pour éviter la concurrence, il a décidé de produire un fromage originaire de chez lui, le gouda. Il a donc suivi une formation rapide dans son pays d’origine lui enseignant l’art de fabriquer ce fromage pour s’installer en tant que fromager au bord de la Réole.
La mise en œuvre de son projet
Pour s’installer à Gironde sur Dropt, Ian a dû investir plus de 100 000 €. Il a profité de certaines aides de la région que, d’après lui, il n’aurait pas pu trouver aux Pays-Bas.Aujourd’hui installé depuis deux ans, il commence tout juste à compenser les frais de son installation mais, sa vente lui rapportant moins qu’un SMIC, il ne vit pas dans le luxe. Ce n’est d’ailleurs pas ce qu’il recherche, sa vie à la campagne avec ses enfants lui convient très bien et il s’épanouit dans ce qu’il fait.
Faire du gouda : mode d’emploi
Ian travaille en moyenne trois jours par semaine, de 6 heures 30 du matin à 11 heures du soir pour produire environ 180 kilos de fromage.Il se lève tôt pour ne pas manquer la traite des vaches. Ses fournisseurs de lait, Didier Lussac et sa femme Nadège, qui fait et vend des yaourts, élèvent des vaches à 15 km de chez lui. Une fois le lait récupéré, il peut aller le faire cailler dans sa cuve et mouler ses fromages. Une opération qui dure toute la matinée. Après toute l’après-midi dans son moule, le lait caillé peut être sorti pour sécher et pour se faire tartiner de liquide plastique alimentaire qui formera la croute du fromage en séchant.
Le fromage s’affine avec le temps. On peut le manger au bout de 6 semaines d’affinage, mais les amateurs le préfèrent au moins vieux de cinq mois. Ainsi les meules de gouda peuvent se garder longtemps c’est pourquoi le Néerlandais pourrait augmenter sa production car s’il n’écoule pas tout son stock, le fromage s’affine et cela pour le plaisir de certains clients : quelques fromages sont réservés pour quelques gourmands qui ont demandé au fromager de leur garder des fromages pendant une année entière.
La prochaine étape de son développement est donc d’acheter un nouveau véhicule, plus performant que sa voiture qui ne peut pas remorquer plus de 600 litres de lait avec lequel il produit environ 60 kilos de fromage.
Ian vit donc heureux dans la campagne française où il fait découvrir le fromage de son pays d’origine et où il participe au développement de l’économie locale.
Il a réussi d’ores et déjà réussi à fidéliser sa clientèle et est optimiste en pensant à l’avenir : il pense déjà au moment où il pourra employer quelqu’un à mi-temps.
En parallèle de son travail de fromager, Ian a aussi le projet d’élever des cochons. Il s’est donc lancé dans la construction d’un bâtiment pour accueillir un petit élevage 150 porcs
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Le reportage de Cendrine Albo et de Sylvie Tuscq-Mounet
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Un fromager hollandais fabrique du Gouda à Gironde-sur-Dropt
© Simon Challemet
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