La 37e campagne d’hiver de l’association commence ce mardi. L’impact de la crise sanitaire est important sur le nombre de bénéficiaires notamment en zone rurale, mais aussi sur les bénévoles.
Cette année plus encore, l'association crée par Coluche a besoin de bénévoles pour assurer sa mission. Françoise Casadebaig, présidente des Restos du cœur de Gironde, lance un appel au bénévolat pour assurer la distribution de l’aide alimentaire à des bénéficiaires toujours plus nombreux en pleine crise sanitaire.
Manque de bénévoles
Les Restos du cœur de la Gironde comptent 1300 bénévoles actuellement. « Nous étions plus de 1600 l’an dernier à la même époque », regrette Françoise Casadebaig. « Il faut rassurer les gens qui s’inquiètent du contexte sanitaire. Aux Restos, nous sommes vigilants aux gestes barrières et nous avons repensé la distribution des denrées pour être moins en contact direct avec les bénéficiaires. Il faut rassurer les bénévoles qui ne se sont pas faits encore connaître car ils sont dans l’expectative ».
"Le manque de bénévoles nous empêche de fonctionner normalement. L’accueil de jour pour les gens de la rue est particulièrement impacté. La maraude fonctionne tous les jours mais pas le bus qui va rencontrer les sans-abri. Nous avons besoin de chauffeurs. A l’accueil de jour situé place Ravezies à Bordeaux, il y a 3 ou 4 bénévoles, or il faudrait 10 à 12 personnes", précise Françoise Casadebaig. On a aussi besoin de monde pour assurer le suivi social des familles."
Pour devenir bénévole, vous pouvez vous inscrire ici.
Bénéficiaires en hausse dans les villes
La crise sanitaire a eu un impact sur le profil des bénéficiaires et leur nombre. « On reçoit désormais des étudiants qui n’ont plus les petits boulots qui les aidaient avant la pandémie. Et puis, il y a aussi plus de personnes qui sont en intérim. Ils retrouvent peu à peu du travail mais ils ont épuisé leurs petites réserves. Ce n’est pas simple de pousser la porte des Restos du cœur, c’est ce que l’on fait quand on n’a plus le choix. »
La présidente craint que la hausse des factures d’énergie plonge un peu plus des gens dans la précarité. En ville, la hausse des loyers est aussi un facteur aggravant. « Quand on a payé les factures, il ne reste pas grand-chose pour manger tout le mois » explique Françoise Casadebaig.
La campagne est touchée par l’isolement
En zone rurale, il y a d’autres difficultés. L’isolement est grand. Les personnes n’ont pas toujours de véhicule pour venir dans nos centres. Et puis, il y a la honte de demander de l’aide alimentaire, même toujours après 37 ans d’existence des Restos. De plus en plus de retraités sont dans la précarité. Ils ont un petit bout de jardin pour cultiver quelques légumes mais ils sont dans la précarité alors qu’ils ont travaillé toute leur vie. Ils ne l’admettent pas.
La hausse de l’essence créée également de l’isolement pour les personnes qui travaillent.
Les Restos de Gironde disposent de cinq bus épicerie qui vont à la rencontre de ce public des campagnes qui ne veulent pas ou ne peuvent pas se déplacer dans les secteur de La Teste-de-Buch ( sur le bassin d’Arcachon), de Blaye, Castelnau, Toulène (vers Langon) et Bourg-sur-Gironde.
Appel aux dons
Les Restos du cœur de Gironde comptent 42 centres, aident 35 000 bénéficiaires et distribuent 2,9 millions de repas par an.
"La campagne commence aujourd’hui, donc on s’attend au moins à 35 000 personnes qui sont déjà bénéficiaires. Il y aura forcément de nouvelles personnes car toutes les factures augmentent : essence, électricité, loyer, etc. Donc nous avons besoin de bénévoles mais aussi de dons de denrées et financiers car nos factures vont aussi augmenter aux Restos pour faire circuler nos camions et chauffer nos centres d’accueil du public. Depuis le début de la crise sanitaire, les dons sont très généreux" précise la Présidente .
Pour faire un don aux Restos du cœur, c'est ici.