Les chasseurs ont plusieurs techniques pour comptabiliser les espèces animales. Pour les cerfs, ils essaient depuis quelques années de relancer un décompte effectué lors de la période des amours et inventorient leurs brames.
Dans la nuit du 4 au 5 octobre, une centaine de chasseurs s’est déployée à travers tout le Médoc. Ils se sont déployés sur sept communes à divers points déterminés en amont. Et ensemble, ils ont travaillé en simultané. Durant une heure, ils ont tous noté le nombre de cerfs qui les entouraient en se basant sur le bruit émis par leur brame.
Jérôme Werno est plongé dans le noir. Seule sa lampe frontale est là pour éclairer sa prise de note et se repérer sur sa carte. « J’en entends déjà un au Nord », chuchote-t-il.
Dans les années cinquante, les cerfs avaient disparu du département. Chasseurs et sylviculteurs ont réintroduit des animaux pour relancer l’espèce. Aujourd’hui, on comptabiliserait entre 15 000 et 20 000 cerfs, biches et faons en Gironde. « On est sur une population qui est stabilisée mais qui est quand même à un niveau élevé », explique le technicien de la Fédération de chasse de la Gironde. Chaque année 2500 sont prélevés sur le département, dont 2000 dans le Médoc car c’est là que ce grand cervidé a principalement élu domicile.
Rapidement le chasseur en localise deux autres. Mais ce soir, les cerfs se font plutôt discrets et lointains. De retour au local de Vendays-Montalivet, les chasseurs de l’association communale font le même constat. Globalement, c’était plutôt calme.
Tous se sont réunis pour rassembler les données récoltées. Thibault Leclercq, technicien en charge du grand gibier à la Fédération est là pour collecter les fiches rendues par chacun et ensuite les croiser. Il arrive de Vensac où le même dispositif avait été mis en place. « Nous, cela a bien bramé sur le marais", dit-il. "Il n'y a quasiment rien eu à Grayan. Rien, sauf vers la station d’épuration », relate-t-il aux voisins.
Une fois qu’il aura traité les informations livrées par les chasseurs des sept communes ayant participé à l’opération, il pourra commencer son travail d’analyse. « On va essayer de bien comptabiliser chaque cerf pour éviter les doublons. C’est pour cela qu’on leur a donné une carte en leur demandant de bien positionner les cerfs et les horaires", explique Thibault Leclercq.
Cela va surtout nous donner une idée de la répartition géographique des animaux. Plus il y a d’animaux plus ils ont tendance à coloniser de nouveaux territoires.
Thibault Leclercq
Toutes les communes ne sont en effet pas autorisées à prélever le même nombre d’animaux. Cette année à Vendays-Montalivet, les chasseurs ont le droit de prélever 140 cerfs biches et faons sur la période de chasse allant de septembre et février.