Grenouille, papillon, lézard : ils patrouillent dans la nature pour recenser les animaux présents et créer un atlas de la biodiversité

Depuis 2017, 3500 communes françaises se sont lancées dans la conception d'un atlas de la biodiversité, sous l'égide de l'Office français de la biodiversité. Dans le Limousin, elles sont sept à répertorier la faune et la flore de leur territoire. En Haute-Vienne, Glanges a commencé l'aventure en avril dernier, avec l'aide des habitants et des associations environnementales.

Le soleil tout juste couché. Mélaine Besson s’enfonce dans l’obscurité, sur un sentier touffu de Glanges. La scientifique, chargée de mission au GMHL (Groupe Mammalogique et Herpétologique du Limousin) a l’œil aguerri, à la recherche des batraciens : la jeune femme tombe sur une grenouille rousse.

Quelques centaines de mètres en contrebas, c’est le Graal, dans une ancienne pêcherie : "Ça, c'est un triton marbré mâle puisque l'on voit sur son dos une ligne en tirets orange et noir. On le voit aussi avec le petit trait blanc qu'ils ont sur la queue, qu'on appelle un miroir et qui permet de séduire la femelle pendant la période nuptiale."

La période nuptiale est terminée, et pour les femelles, c’est le moment de la ponte. Trouver des tritons, ce n’est pas rare, mais Mélaine s’étonne de leur nombre. "Ce n'est pas souvent qu'on tombe sur des mares avec une quinzaine de tritons marbrés. Malheureusement, ce sont des milieux qui ont tendance à se raréfier, donc de pouvoir observer ces milieux et d'identifier les espèces dessus, c'est toujours très intéressant", conclut la jeune femme.

 

Protéger toute cette biodiversité

Mélaine prend note de toutes ses observations. De jour, elle cherche aussi des vipères aspics, des couleuvres helvétiques, des lézards des murailles. Ces données seront répertoriées dans un atlas de la biodiversité, souhaité par la commune, afin de connaître ce patrimoine naturel.

"C'est important de protéger toute cette diversité en mettant en place des dispositifs pour en prendre soin, précise Emilie Gillet, maire (SE) de la commune de Glanges. Trouver des endroits à ne plus toucher, installer tout un tas de nichoirs pour les oiseaux qui n'en trouvent plus par eux-mêmes... et ça, c'est des ateliers qu'on va faire avec les habitants, qu'on va faire avec les élèves de notre école et on va former des agents."

La chasse aux papillons 

Un atlas de la biodiversité auquel participent les habitants. Catherine Vedeau laisse libre accès à sa propriété aux associations de terrain. Aujourd’hui, c’est la chasse aux papillons. Mieux connaître permet de mieux protéger.  Car les papillons se raréfient à cause de la disparition de leur habitat, comme l'explique Frédéric Dissard, chargé d'étude à la SEL, Société entomologique du Limousin : "On a perdu beaucoup de prairies et ça, c'est très défavorable aux papillons. Il leur manque des fleurs, et des plantes ou pondre."

L'une des premières choses à faire, c'est de ne pas trop tondre et de laisser des espaces dans les jardins en évolution libre. Et vous verrez, dès que des fleurs apparaissent, les papillons sont de retour.

Frédéric Dissard

Chargé d'études à la SEL (Société Entomologique du Limousin)

Frédéric Dissart espère découvrir sur la commune deux espèces de papillon protégées. Dans trois ans, quand il sera achevé, elles figureront en bonne place sur l’atlas de la biodiversité.

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