Les mollusques continentaux font l'objet d'inventaires précieux pour découvrir ces espèces mal connues. À Limoges, une association a publié un atlas en ligne, et propose aux particuliers de participer au comptage des mollusques, comme on le fait pour les oiseaux.
Petit peuple silencieux et discret des jardins, prairies et bassins, gastéropodes et bivalves n'attirent guère l'attention. Ce qui explique peut-être pourquoi les connaissances scientifiques les concernant demeurent très parcellaires. Sans vouloir leur faire offense, la répulsion que peut susciter leur viscosité n'y est probablement pas étrangère non plus...
"En Limousin, on a 156 mollusques. Parmi ces mollusques, on va avoir 141 espèces de gastéropodes, qui regroupent les escargots et les limaces. Et ensuite, nous avons 18 espèces de moules d'eau douce, qu'on appelle des bivalves", décrit Ellen Le Roy, présidente de la société limousine d'étude des mollusques.
40% d'espèces méconnues
Ellen fait partie de la quarantaine de bénévoles qui ont choisi de porter leur attention sur ce petit peuple d'invertébrés, avec ou sans coquille, dont la présence est un bon indicateur de la qualité des sols et des cours d’eau. "11% des espèces sont menacées. Elles sont notamment menacées par la disparition de leur habitat. Après, il y a 40% des espèces françaises qui n'ont pas pu être évaluées. On n'a pas assez de connaissances pour savoir si elles sont menacées" explique-t-elle.
Alors depuis 2015, la Slem s’est fixée pour mission de faire découvrir ce monde méconnu, herbivore ou parfois carnivore, et d'en dresser un inventaire. "Il y a le petit-gris que beaucoup connaissent. Il est assez gros donc il se repère facilement, mais il y en a de plus petits. Si on gratte un peu dans son jardin, en soulevant des cailloux ou des bouts de bois, on trouve par exemple des boutons communs" détaille Ellen Le Roy.
Un atlas numérique à compléter
L’association invite donc tous ceux qui le souhaitent à contribuer à l’inventaire du patrimoine malacologique : "On a besoin de tout le monde pour participer à ces inventaires. On est peu nombreux à s'y intéresser", affirme Ellen Le Roy.
Les observations recueillies jusque-là ont permis à la Slem de créer un atlas numérique, qui cartographie la répartition des espèces en Nouvelle-Aquitaine.
Les mollusques font partie intégrante de la chaîne alimentaire. Les oiseaux, les grenouilles, même les ragondins des bords de Vienne se nourrissent de moules d’eau douce. La Slem milite pour qu’ils soient mieux pris en compte dans la conservation des milieux naturels.