Ce n'est pas la saison d'aller cueillir les champignons, pourtant les membres de la Société mycologique du Limousin sont sortis cette semaine pour observer les champignons du printemps, pour voir comment se porte la biodiversité. L’occasion de constater que les champignons subissent aussi les conséquences du réchauffement de la planète.
Ils sont une petite dizaine à avoir chaussé les bottes et empoigné les paniers d’osier. Mais pour leur première sortie de l’année, les membres de la Société Mycologique du Limousin ne font pas une cueillette pour l’assiette. Le principe est d’observer pour comparer.
Alain Brissard, l’un des mycologues, remarque la couleur verte d’un mycélium. "Il y a deux espèces très proches… Et c’est la taille des spores qui diffère…"
Des variétés du Sud apparaissent
Le dérèglement climatique touche aussi les champignons. Des variétés disparaissent, d'autres, du sud, apparaissent. C'est pourtant à leur existence que nous devons nos arbres et nos forêts. Une symbiose salutaire mise à mal par la perte de la biodiversité, lors des coupes rases notamment. Le président de la Société mycologique du Limousin, Michel Ardillier, explique pourquoi ces coupes rases perturbent aussi la pousse de certaines espèces de champignons. "Ce mycélium apporte des vitamines, des sels minéraux à l’arbre. Alors que l’arbre, lui, qui va synthétiser à partir de la chlorophylle, il va faire des sucres et va nourrir le champignon avec ces sucres. Donc c’est un échange donnant-donnant et donc le champignon, s’il n’a pas son arbre hôte, il ne va pas survivre."
L’un des membres de l’association remarque justement, sur un tronc colonisé par différentes espèces, un champignon qu’il ne connaît pas. "Il est poilu, il est curieux…"
Des espèces printanières
Lors de ces promenades de printemps, les mycologues observent également les champignons typiques de cette période de l’année.
"Il y a des espèces de champignons qui sont vraiment spécifiques des périodes printanières. Par exemple, le tricholome de la Saint-Georges, parce qu’on le trouve justement souvent au moment de la Saint-Georges, le 23 avril. Donc on est dans cette période-là" remarque Michel Ardillier
C’est le cas également de certains champignons qui poussent sur des variétés de plantes qui elles poussent tant que les arbres n’ont pas de feuilles, comme les ficaires.
Cette sortie printanière sert à constituer un inventaire qui sera ensuite comparé avec celui de l’automne. Les données seront transmises aux scientifiques pour leurs recherches sur la biodiversité.