Frédérique Perrier est allée de déconvenues en déconvenues avec les pompes funèbres de Mérignac, lorsqu’il a fallu gérer les funérailles de sa soeur et de sa mère.
« Cela a été quatre jours de bataille, je rentrais chez moi le soir seulement pour dormir » se remémore Frédérique Perrier. La liste des déconvenues rencontrées avec les pompes funèbres de Mérignac est longue : la chambre funéraire qui n’est pas prête à temps, la tenue vestimentaire ne correspond pas à celle choisie par la famille, l’avis de décès dans le quotidien Sud Ouest ne paraît pas, lors des obsèques la plaque avec un message pour la défunte est perdue et une inhumation plus longue que prévue car les porteurs n’arrivent pas à faire entrer le cercueil dans le caveau.
Micheline, la mère de Frédérique Perrier, décède le 28 décembre dernier à l’EPHAD de Saint Médard. Très tôt ce lundi d’hiver, l'établissement prévient la famille qui arrive aussitôt.
Frédérique et ses frères et soeurs veillent autour de leur mère, avant que les pompes funèbres ne viennent la chercher, au plus tard à 14 heures. Le temps passe et personne ne se présente. « Ils ont oublié le corps à la maison de retraite pendant plusieurs heures » fustige Frédérique.
Le lendemain, la famille souhaite se rendre, en début d’après-midi, à la chambre funéraire. « On nous demande de revenir à 15h30 car le salon n’est pas prêt alors que nous étions censés y avoir accès immédiatement. »
« Mercredi j’ouvre le journal Sud Ouest, et je découvre qu’il n’y a pas l’avis de décès à l’intérieur qui a été facturé 300 euros. Je n’avais prévenu aucune amie de ma mère car je comptais sur cette annonce »
Autant d’embuches qui viennent rendre le deuil plus douloureux. Alors ce mercredi, les six frères et soeurs craquent et se rendent à l’agence de Mérignac. « J’étais remontée, nous avons fait un scandale » Le message passe en partie.
Lors des obsèques, le jeudi, la famille découvre, avant le départ vers l’église, qu’il manque la plaque où est inscrite « À notre maman, à notre mamie, à notre mémé ». La plaque finit par être livrée de justesse à l’église « sauf qu’il y avait écrit « À notre mère, à notre arrière-grand-mère et à notre mémé », un mot sur trois, c’est déjà bien » grimace Frédérique.
Sous une pluie battante, vient l’enterrement dans le caveau familial. Micheline est la dernière personne à pouvoir y être logée. « On nous explique qu’on aurait dû prendre un cercueil plat comme c’est la dernière inhumation. » Chose que Frédérique et sa fratrie ignoraient. « Ils ont retourné le cercueil dans tous les sens. Par respect personne n’a osé faire de vidéos mais je pense qu’on aurait dû. Vingt minutes à tourner le cercueil, éclater celui de ma soeur déjà présent dans le caveau, défoncer celui de mon fils. Tout le monde a été extrêmement choqué. Je faisais les cent pas. Vingt minutes d’effroi à ce dire qu’ils n’y arriveraient jamais. Quelle honte je n’ai jamais vu un enterrement comme ça, jamais de ma vie »
« On dit que la vie est chère mais alors la mort… »
Le premier devis s’élevait à 6138 euros. La famille signe en se disant que leur mère le mérite bien. Finalement, la facture est revue à la baisse. Frédérique fait les comptes : « Nous n’avons pas payé la parution Sud Ouest de 300 euros, 200 euros de frais de pompage qui n’avaient pas lieu d’être et ils nous ont offert 231 euros de remise. » Avant d’ajouter : « On dit que la vie est chère mais alors la mort… »
En février 2020, Frédérique Perrier perd sa soeur et les funérailles sont organisées par Roc Eclerc. Elle constate déjà un manque de professionnalisme de la part de l’entreprise : un nom de famille mal orthographié sur le cercueil et une gravure qui ne correspond pas à la commande. « À ce moment là, avec mes soeurs, nous nous sommes dits que nous ne pouvions pas aller chez Roc Eclerc pour maman. Nous voulions changer son assurance, qui était chez eux sauf que nous n’avons pas eu le temps. » Micheline décède onze mois plus tard.
Les révélations faites par un ancien employé des pompes funèbres de Mérignac l’ont décidée à témoigner à son tour. Elle réalise les les irrégularités de l’entreprise dans ces moments difficiles. « J’ai su qu’il [Jonathan] avait raison. »
Un taux de satisfaction de 95% auprès des familles
Aujourd’hui encore, quatre mois après l’enterrement, les travaux sur la tombe ne sont pas finis. Alors elle a décidé de mettre la pression sur Roc Eclerc en leur adressant prochainement une lettre de mise en demeure. « Nous n’arrivons pas faire le deuil car nous sommes dans l’engrenage des obsèques. Tant que les travaux ne sont pas finis, le deuil ne sera pas terminé. »
L’entreprise de Mérignac rappelle dans son communiqué « un taux de satisfaction de 95% auprès des familles ». Elle a donné comme explication à la famille que les délais étaient rallongés en raison de la pandémie.
Comme tous les samedis, Frédérique ira se recueillir sur le caveau familial, sans espoir d’y découvrir les gravures tant attendues. « Mon dernier combat c’est d’obtenir le médaillon de ma mère avant la fête des mères c’est l’ultimatum. »