Mérignac en Gironde, accueille la 5e édition de l'UAV show. Le premier salon européen du drone professionnel est une vitrine des innovations et d'une filière où la Nouvelle-Aquitaine est pionnière.
Des images aériennes à couper le souffle. Une extrême précision doublée d'une grande agilité.
Les fans de "Cap Sud-Ouest" l'émission d'Eric Perrin sur France 3 Aquitaine, savent ce qu'un drone peut offrir au regard des téléspectateurs. Mais savent-ils ce qui se cache derrière cet objet volant et bourdonnant ?
Cette semaine, les professionnels du drone, tiennent salon entre le pavillon du Pin Galan à Mérignac et la commune de Saint Hélène, en Gironde, où se déroulent des démonstrations ce vendredi.
Le drone n'est pas seulement cet objet-jouet, prisé des photographes amateurs.
Organisateur de l'UAV Show, François Baffou rappelle :
Le drone, c'est la technologie, l'intelligence artificielle. C'est le traitement de l'image, mais aussi le traitement des données, la sécurité...
La filière emploie près de 15 000 personnes en France et génère un chiffre d'affaires de 150 millions d'Euros par an.
François Baffou estime que :
La Nouvelle-Aquitaine est une région pionnière. On peut estimer qu'elle représente un bassin de 1500 emplois entre les sociétés spécialisées dans la conception et la commercialisation de drone et celles qui mettent au point des logiciels qui s'intègrent dans les drones.
Des drones livreurs pour demain
Parmi ces entreprises pionnières et leaders, on trouve Air Marine. Cette société girondine travaille sur le projet "Pélican" : un drone livreur de colis pour le compte d'un géant girondin de la distribution en ligne.
Cet appareil, testé actuellement au-dessus des vignes, sera entièrement autonome et pourra livrer des colis de 5 kg. Il se posera sur un terminal lui-même installé sur le toit d'un immeuble ou un espace dégagé.
Simple et rapide assure Maxence Corbeau, ingénieur spécialisé dans les systèmes embarqués chez Air Marine:
Vous passez une commande en ligne et vous choisissez une option de livraison express. Environ 1h30 plus tard vous avez votre colis récupérable, en bas de chez vous, dans un point relais ou dans un automate.
L'appareil n'est pour l'instant qu'au stade de prototype, car la réglementation française n'autorise pas encore le survol des aires urbaines.
Gilles Olichon, le PDG du groupe Air Marine, prépare l'avenir :
Il faudra que le drone soit pourvu de dispositifs de sécurité à toute épreuve. Qu'il résiste à des conditions aérologiques à toute épreuve et qu'il soit silencieux.
C'est un vrai défi technologique, et un pari sur l'avenir. Mais François Baffou est confiant :
La réglementation a vu le jour en 2012, et depuis elle n'a cessé d'évoluer au rythme des progrès technologiques. On peut espérer voir des drones livreurs voler en ville d'ici 5 à 10 ans.
Des applications pour les agriculteurs
Mais si les drones des villes s'évoquent encore au futur, les drones des champs, eux, se conjuguent au présent.
L'entreprise gironde Reflet Du Monde vient de réaliser une première mondiale : un drone d'épandage d'une envergure impressionnante.
Il pèse 25 kg au décollage et peut transporter plus de 10 kg de charge utile.
Patrice Rosier, Co-fondateur de Reflet du Monde va plus loin :
Ce drone peut envoyer des produits bio sur des cultures sous forme de graines, de capsules et même de liquide grâce à des perches d'épandages.
Cet appareil est développé par deux grandes coopératives agricoles du sud-ouest, qui cherchent des alternatives aux pesticides et aux épandages mécaniques ou aériens.
Ce drone vole à 5 ou 20 mètres du sol et devrait être commercialisé dès le printemps prochain, en juin 2019.
Pour le manœuvrer, il faudra être titulaire d'un brevet de pilote professionnel, et investir 50 000€.
Mais les professionnels du drone, réunis à Mérignac sont convaincus du potentiel de ces technologies. Ils en font la démonstration jusqu'à 17 h ce vendredi au centre d’essais CESA Drones de Sainte-Hélène.
Regardez le reportage d'América Lopez et Sylvie Tuscq-Mounet