On a l'impression que l'on fête les morts depuis toujours le 1er novembre en France. Une célébration religieuse mais entourée de traditions récentes, parfois régionales. De quand date cette fête chrétienne? Pourquoi le chrysanthème ? Avions nous des traditions locales avant l'invasion d'Halloween...
Fête religieuse
A l'origine et même si la célébration chrétienne a pu varier sur le calendrier, il s'agissait d'un hommage aux saints, aux martyrs. Elle a longtemps été célébrée aux alentours de Pâques ou de la Pentecôte, des fêtes chrétiennes plus positives évoquant l'espérance et la vie éternelle (résurrection du Christ).Elle est fixée au 1er novembre que depuis le IXè siècle. Et c'est le 2, qui est consacré à la "fête des morts" qui pour beaucoup consiste à fleurir les tombes de ses proches.
Pourquoi des chrysanthèmes ?
Dans la plupart des religions, on honore ses morts avec des offrandes fleurs ou encens de façon virtuelle, par des petits autels ou mausolées, ou plus directement en fleurissant des tombes des lieux de recueillement où sont aussi souvent aujourd'hui déposées des urnes funéraires. Le chrysanthème a la particularité de fleurir en cette saison et de résister au gel. Et, on l'a vu ses dernières années possède une variété de coloris et d'hybridations aussi bien des formes que dans les couleurs.La tradition du chrysanthème en particulier date de la guerre 14-18 qui, on le sait a été très meurtrière dans les village français, il suffit de jeter un oeil aux monuments aux morts pour se rendre compte, il s'agit parfois de familles entières, même noms et sur au moins deux générations...
Après l'armistice du 11 novembre, le président Raymond Poincaré, demande à chacun de porter un chrysanthème sur les tombes des soldats morts pour la France...
Chrysanthème, le mal aimé ?
Depuis lors, les fleuristes et autres pépinières se sont emparés du phénomène inventant et réinventant de nouvelles tendances.Pourtant s'appeler "chrysanthème" porterait la poisse.... Car passée la période phare de début novembre, n'allez pas offrir des chrysanthèmes, on pourrait trouver cela déplacé...
Pourtant dans la famille des astéracées, d'autres plantes ont la côte" mais elles s'appellent "marguerite", "aster", "achilée", "arnica" ou, dans les près, "chardons" ou "pissenlits" (bien qu'eux aussi connotés mortifères...)
Certains chercheront l'alternative en plantant des arbustes aux feuilles persistantes mais non invasifs comme le buis, le conifère (lui aussi associé désormais aux cimetières) ou encore le camélia qui refleurira... au printemps! Finalement même à la Toussaint, la botanique nous réconforte sur l'éternel cycle de la vie...
Des histoires locales
La lande des tchanquayres, les échassiers landais, d'avant la culture des pins de Gascogne, est bien-sûr, le décor propice aux histoires de revenants, de feux follets et autres dames blanches. Il faut dire qu'en cette période de Toussaint, les bancs de brouillard se forment et disparaissent de façon très localisée, presque fantomatique...
Lande girondine, Landes, la Dordogne et sa forêt de la Double comme les vallées pyrénéennes : les récits se ressemblent même si on ne se les conte plus au coin du feu, en Occitan, Gascon, Basque ou Béarnais en grillant des châtaignes et sirotant du bourru.
Ainsi les dames blanches apparaissaient régulièrement en cette période de l'année, mais aussi des animaux, loups, ours (du temps ou ils vagabondaient sans hélicoptère), brebis isolée et l'on se méfiait déjà des vieilles femmes savantes qui ne mettaient pas que de la citrouille dans leur chaudron.