" Choix naturel " selon son président pour maintenir Bordeaux en Ligue 1, le néo-entraîneur Ulrich Ramé, en menant à bien cette mission en à peine deux matches, a peut-être marqué des points importants en vue d'un bail plus long à la tête des Girondins.
Il n'a pas le charisme, ni la communication adaptée, de la plupart de ses confrères entraîneurs de L1. Il n'a pas le vécu ni les épaules de ceux annoncés par la rumeur ces dernières semaines pour prendre sa place sur le banc bordelais la saison prochaine.
Mais Ulrich Ramé, 43 ans, ex-gardien devenu légende des Girondins (525 matches disputés) apprécié des supporteurs, est fait d'une autre fibre, plus
locale, et semble-t-il à la fois motivante et rassembleuse.
En trois semaines, lui et son staff composé des anciens Éric Bédouet et Franck Mantaux, de Pierre Espanol et de l'ambianceur Mathieu Chalmé, ont redonné confiance à un groupe en souffrance, " de la joie et de la bonne humeur " résume le milieu gabonais André Poko, grâce à un management différent, plus " humain " que son prédécesseur Willy Sagnol.
L'état d'esprit affiché lors du succès à la fois surprise et logique vendredi dernier à Monaco (2-1) en est la plus frappante des illustrations, et demande confirmation dimanche (21h00) au stade Vélodrome d'un Marseille en crise.
Tout à gagner
Prioriser l'aspect défensif était " la base ", d'après Ramé, pour prendre des points (42 aujourd'hui) et ainsi assurer le maintien le plus rapidement possible.Pour rassurer également une équipe en déficit chronique dans ce secteur (22 buts encaissés en 8 matches avant son arrivée).
Il s'est rapproché ainsi de la méthode employée par Ricardo, l'entraîneur brésilien qui avait remis sur pied le Bordeaux d'un Ramé alors gardien et capitaine, pas loin de toucher le fond lors de la saison 2004-2005.
" Il y avait des similitudes avec cette période ", a confié Ramé comme pour justifier cette option.
On ne peut juger en seulement deux matches (un nul 1-1 contre Bastia, puis la victoire sur le Rocher) des compétences et des capacités tactiques et stratégiques de l'ex-directeur de la performance du centre de formation bordelais, ni faire de plan à long terme à son sujet.
Intérimaire, Ramé avait tout à prouver en huit matches, mais aussi tout à gagner.
Pas à l'abri d'une surprise
Est-il en train d'y parvenir ? A-t-il réussi à séduire les décideurs bordelais, M6 notamment, l'actionnaire majoritaire ?Son poste est en tout cas convoité. Et son président Jean-Louis Triaud, qui avait précisé lors de sa présentation à la presse que " la question de l'après se posera à un moment ", n'a jamais caché avoir reçu de nombreux coups de fil d'agents prêts à placer leurs poulains, d'abord pour remplacer Sagnol, et sûrement en vue du prochain exercice.
Tour à tour, René Girard, figure du Bordeaux des années 80, puis le sélectionneur de la Belgique Marc Wilmots, qui a fréquenté le Haillan au début des années 2000, ont été cités, de même que la piste, depuis refroidie, menant à l'Argentin Marcelo Gallardo, ex-meneur de Monaco et du PSG, actuellement à River Plate.
Récemment, c'est Christian Gourcuff, libre depuis son départ de la sélection d'Algérie et apprécié par M6, qui possèderait le profil idéal selon plusieurs médias, même si son nom circule aussi du côté de Nantes et Rennes où évolue son fils, plus proche de son Morbihan de coeur.
Mais on n'est pas non plus à l'abri d'une surprise avec un nom de technicien encore bien enfoui au fond du chapeau bordelais. A un mois de leurs arrivées en 2007 et 2014, qui aurait misé un euro sur le novice Laurent Blanc, et Willy Sagnol ?