En pleine polémique sur la question des Roms, une opération, en exécution d'une décision de justice, a eu lieu ce mardi sans incident. Les Roms ont été expulsés avec les services de police d'un terrain commercial qu'ils occupaient illicitement à Floirac en Gironde.
Cette opération avait été précédée d'un "diagnostic social", qui a vu deux familles bénéficier d'un relogement et d'un accompagnement social et économique, a-t-on précisé auprès de la préfecture.
Parmi les autres familles, plusieurs se sont vues notifier une obligation de quitter le territoire français sous un mois. Une majorité ont décliné une proposition d'hébergement temporaire.
A l'échelle de l'agglomération bordelaise, fermetures et évacuations de squats, de petit taille pour la plupart (hormis un en juillet qui compta jusqu'à 250 personnes) se sont accélérées cet été, avec six en deux mois, dans le cadre de l'application
de la circulaire d'août 2012.
D'une estimation de près de 800 Roms, Bulgares surtout, dans une quarantaine de squats de l'agglomération bordelaise début 2013, ce nombre est passé à environ 400, avec entre-temps "beaucoup de départs volontaires", plus de 120 notifications d'obligation de quitter le territoire, et un certain nombre d'incarcérations, en lien avec des infractions parfois "graves", a-t-on indiqué à la préfecture.
Parallèlement, 149 familles Roms ont fait l'objet en 2013 d'un "diagnostic favorable" d'intégration ; 94 d'entre elles sont actuellement en "accompagnement à l'insertion" par l'activité économique, qui vise à un CDD ou CDI pour le chef de famille ou la mère, a précisé le préfet délégué pour la sécurité, Hubert Weigel.
Localement, des associations humanitaires ou d'aide aux Roms n'ont pas tant contesté la légalité ou le déroulement des expulsions, que mis en doute la réalité de l'accompagnement, constatant que nombre de familles délogées sont de facto maintenues dans l'errance, vers des squats presque aussitôt recréés ailleurs dans l'agglomération.