Poursuivi pour avoir harcelé moralement une dizaine de personnes dans la clinique où il travaillait, le docteur Jean-Philippe Quichon a été condamné à six mois de prison avec sursis, 10 000€ d'amende et 30 000€ de dommages et intérêts.
Les faits se sont déroulés entre 2005 et 2008 à la Clinique Fief de Grimoire de Poitiers (86). Le docteur Jean-Philippe Quichon, gastro-entérologue et proctologue, est alors accusé par plusieurs de ses collègues de harcèlement moral. Parmi les plaignants, des secrétaires médicales, médecins, une infirmière, des employés administratifs. Tous se plaignent d'un comportement agressif et de propos totalement déplacés. Une pétition circule, puis le dépôt de plainte à proprement parler intervient en 2008. Une information judiciaire est alors ouverte.
8 ans pour juger l'affaire
Cela faisait donc huit ans que victimes et parties civiles - une dizaine - attendaient ce procès. Il a eu lieu le 18 décembre dernier. Neuf heures d'audience, avec pour la défense de Jean-Philippe Quichon, un ténor parisien du barreau, Gilles-William Goldnadel, ouvertement hostile à la pénalisation du harcèlement moral. Cela ne lui a pas profité : les juges sont allés au-delà des réquisitions du procureur de la république, qui n'avait pas requis de peine de prison.
Le harcèlement moral, qu'est-ce que c'est ?
Selon la loi, le harcèlement moral est une forme de violence insidieuse au sein du travail.Il se manifeste par des agissements répétés, qui ont pour effet une forte dégradation des conditions de travail du stagiaire, du salarié ou de l'agent public, qui :
- porte atteinte à ses droits et à sa dignité,
- ou altère sa santé physique ou mentale,
- ou compromet son avenir professionnel.
Ces agissements sont interdits, même en l'absence de lien hiérarchique entre celui ou celle qui commet et celui ou celle qui subit.
C'est un délit qui peut être puni de 2 ans d'emprisonnement et de 30 000 € d'amende.
Source : service-public