A Châlus en Haute-Vienne, les résidents d'une maison de retraite sont excédés. Selon eux, la perte des emplois aidés au sein de l'établissement rend leurs conditions vie quotidienne inadmissibles, avec par exemple 2 douches par mois seulement. Ils ont écrit à Emmanuel Macron.
Selon les résidents de l'EHPAD (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) du Nid à Châlus (87), la perte de 9 emplois aidés début novembre 2017 détériorent fortement les conditions d'hébergement.
L'EHPAD du Nid coûte 1700 euros par mois. Difficile dans ces conditions d'augmenter les tarifs pour la direction qui n'a pas les moyens d'employer des aides-soignants supplémentaires.
Ce message, les résidents auraient aimé le faire passer au Premier Ministre Edouard Philippe lors de son déplacement à Châlus le 13 octobre 2017 pour évoquer les déserts médicaux mais ils n'ont pas pu le rencontrer.
Ils ont donc décidé d'écrire au Président de la République pour l'interpeller :
"Nos maigres retraites ne résisteront pas à une augmentation du prix de journée pour recruter des agents supplémentaires" ont-ils écrit dans un courrier que vous pouvez lire ci-dessous :
F3 Limousin-lettre Ehpad Châlus-02/11/17
80 % des résidents ont perdu leur autonomie dans cet établissement. Avec la perte de ces emplois aidés, le personnel est si peu nombreux qu'il faut parfois attendre plus d'une heure pour aller aux toilettes. Les résidents doivent également se résigner à ne se laver complétement qu'une fois tous les deux semaines, même s'ils bénéficient de toilettes au gant beaucoup plus régulières.
Certains résidents encores valides participent même à la distribution des repas ou du courrier !
Une situation alarmante dans l'ensemble des Ehpad de Haute-Vienne
A terme, 20 emplois aidés disparaitront à l'EHPAD de Châlus, où le personnel est au bord de la rupture, un risque de burn-out déjà constaté dans un rapport par l'Observatoire régional de la santé il y a quelques semaines.
En Haute-Vienne, 250 postes risquent de disparaitre au sein des 37 EHPAD publics. Une situation alarmante, à tel point que les directions et les syndicats de salariés ont déjà tiré la sonnette d'alarme mi-octobre. Le président du conseil départemental Jean-Claude Leblois (PS) lance lui aussi un message à Emmanuel Macron.