L'agueusie et l'anosmie, symptômes et conséquences au long cours de la covid-19

L'agueusie et l'anosmie, l'absence de goût et d'odorat sont parmi les symptômes de la covid-19. Elles peuvent également être des conséquences handicapantes qui peuvent durer plusieurs mois et nécessiter une rééducation pour les personnes qui ont été touchées par le virus.

Nous évoquons régulièrement les victimes de la covid qui sont hospitalisées, moins de ceux qui souffrent d'une covid longue, avec des symptômes moins dramatiques mais qui persistent, comme l'agueusie ou l'anosmie, la perte du goût et de l'odorat. C'est handicapant, difficile à vivre, et une  rééducation peut-être necessaire.

Devant ses fourneaux Sophie Ducroix-Roubertou, medecin à Limoges, spécialiste des maladies infectieuses, prépare une omelette au bacon.

Même ce plat du quotidien peut réserver de mauvaises surprises. Elle ne perçoit aucune odeur : « Je sens à peine une odeur de fumée. Une petite odeur de grillé mais c’est tout."

Sophie Ducroix Roubertou a probablement attrapé la Covid à l'hôpital, c'était il y a trois mois.

D'abord il y a les douleurs, une grande fatigue. Et puis un yaourt qui n'a plus aucun gout.

Elle est victime d'agueusie et d'anosmie, une perte de goût et d'odorat.

« Le premier carré de chocolat c’est terrible, parce que finalement c’est uniquement une sensation de gras dans la bouche. Plus aucune sensation réconfortante comme celles que l’on peut connaitre d’habitude. C’est hyper décevant », explique Sophie Ducroix-Roubertou.

Ensuite vient une perte d'appétit et un quotidien bousculé : « J’ai fait cramer je ne sais pas combien de repas. Les enfants me disaient que ça sentait le brûlé. Ou encore le chien qui s’est roulé dans je ne sais quoi, les enfants disaient qu’ il sentait mauvais, mais pour moi il ne sentait rien du tout. »

Ce sont des effets secondaires fréquents de la covid. Le virus colonise les fentes olfactives et emprisonne les neurones responsables de l’odorat comme l’explique le docteur Aurélie Scomparin, médecin ORL à la polyclinique de Limoges : « Le coronavirus ne va pas directement attaquer le neurone, mais les cellules qui sont autour. La finalité est la même, c’est-à-dire que cela va sidérer l’odorat. Sans avoir forcément le nez bouché. »

Pour guérir il faut une rééducation. Pour Sophie Ducroix-Roubertou celle-ci passe par un simple jeu de société avec des boites contenant des odeurs qu'il faut identifier.

« J’arrive à reconnaître la lavande, mais pas depuis longtemps. Et je pense que si vous le mettiez sous votre nez vous auriez besoin d’éloigner le flacon, moi pour le percevoir je dois être collé à lui. Je ne peux pas dire qu’il n’y a pas de progrès, je suis partie de zéro, mais je ne suis pas du tout  à 100% de ce que j’étais capable de sentir auparavant. »

Une épreuve de plus à surmonter pour retrouver une vie normale, après une maladie parfois longue et encore mystérieuse.

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