Au hameau du Fraisse, dans la commune de Razès, le sol s'est effondré au-dessus d'une galerie d'uranium anciennement exploitée par Orano. Un trou d'une dizaine de mètres de profondeur à côté d'un ancien puits minier. Des vérifications sont en cours.
C'est un trou béant, au milieu de la forêt, une fenêtre qui donne sur le passé. Celui du temps où la COGEMA, filiale d'AREVA, exploitait les zones uranifères du Limousin.
Ce samedi 11 novembre, après de nombreux jours de pluie, cette cavité s'est formée dans le secteur du hameau du Fraisse, dans la commune de Razès, en Haute-Vienne.
Elle se situe sur une parcelle privée, appartenant à Orano, l'entreprise française spécialisée dans les combustibles nucléaires et issue du démantèlement, en 2018, de la multinationale française Areva.
Après vérifications des équipes techniques : il s'agit d'une bouche béante de huit à dix mètres de profondeur et trois mètres de large qui s'est creusée à côté d'un ancien puits exploité par la COGEMA. "Anciennement, c'était un puits de montage qui permettait la communication entre la surface et le fond. Le puits a été remblayé, et nous avons coulé un bouchon de béton. (...) Le puits est intact", explique Olivier Masset, responsable chez Après Mine France chez Orano Mining
La zone est sécurisée, des recherches sont en cours
Immédiatement, l'entreprise a fait sécuriser la zone avec des balises puis des barrières. Un panneau "attention, travaux miniers, effondrement, accès interdit" est bien lisible et on ne peut pas s'approcher de la cavité, au moins pour trois mois.
" Nous avons mis en place un arrêté municipal sur le chemin communal qui jouxte cette parcelle privée pour éviter les visiteurs inopportuns", prévient Kevin Goudard, maire de Razès. " Évidemment, il y a des vestiges de ces exploitations minières, mais nous ne sommes pas habitués de ces évènements-là, c'est un phénomène rare", admet Kevin Goudard.
Si l'évènement insolite peut attirer curieuses et curieux, il peut être dangereux de se promener dans les parages. Des recherches sont en cours chez Orano pour s'assurer qu'il n'y a pas d'autres aléas miniers. L'entreprise va analyser, par images de drones, la profondeur exacte de la cavité pour la remblayer.
La dernière étape consistera à recenser les tracés cartographiques de l’ancien site minier afin de repérer d’éventuels affaissements et de prévenir l’arrivée de nouveaux trous sur le long terme.
Récit : Emmanuel Denanot