Au lendemain du décès de Gérard Vandenbroucke, Vice président du Conseil Régional de Nouvelle Aquitaine, à l'âge de 71 ans, les réactions se multiplient dans le monde politique en Limousin et au-delà.
Dès l'annonce du décès de Gérard Vandenbroucke dans la soirée du vendredi 15 février 2019, les réactions se sont multipliées sur les réseaux sociaux. Le président de la Région Nouvelle-Aquitaine Alain Rousset a d'abord salué la mémoire de celui qui était devenu son premier vice-président chargé de l'aménagement du territoire lors de la fusion des régions en janvier 2016, insistant sur le courage et la chaleur humaine de celui qui a dédié sa vie à l'action publique.
Conseiller régional socialiste à ses côtés, l'ancien député-maire PS de Brive Philippe Nauche salue "un honnête homme"
Egalement conseiller régional, le président du Grand Guéret Eric Corréia a rendu hommage à un homme de convictions.
Nous n'étions pas toujours d'accord sur la vision de notre territoire #Creusois, mais je salue l'homme infatigable, engagé pour sa ville, son territoire et ses habitants. Homme de lettres et de culture également. Adieu Gérard Vandenbroucke Repose en... https://t.co/I4iA91SSO4
— Eric Correia (@ericcorreia) 16 février 2019
Ses adversaires politiques à Limoges ont également rendu hommage à Gérard Vandenbroucke, à commencer par le maire de Limoges Emile-Roger Lombertie qui, malgré des différents autour du passage en communauté urbaine de la ville, a tenu à saluer "un homme de convictions"
Emile-Roger Lombertie a également souligné le rôle joué par Gérard Vandenbroucke pour la défense des intérêts limousins au sein de la grand région Nouvelle-Aquitaine
Son adjoint Vincent Léonie s'est adressé à lui une dernière fois :
J'ai aimé nos convergences et nos oppositions me manqueront. J'appréciais ton esprit et ton goût du bon mot, que je redoutais parfois.
Premier adjoint à Limoges, Guillaume Guérin a également salué celui qu'il respecta toujours malgré leurs désaccords.
"C'était un homme politique à la carrière longue, il faisait partie de ces rares élus qui n'ont eu à écraser personne pour pouvoir arriver là où ils étaient, et ça c'est assez rare pour être souligné"
Profondément ému d'apprendre le décès de Gerard Vandenbroucke, il aura mené un combat courageux et digne face à la maladie. #respect
— Guillaume Guérin (@GG_Guerin) 15 février 2019
La députée LREM de Haute-Vienne Sophie Beaudouin-Hubière a elle aussi tenu à saluer la mémoire de Gérard Vandenbroucke sur Twitter.
Mes pensées à la famille de Gérard Vandenbroucke. Il aura marqué le paysage politique haut-viennois et limousin. Il me laisse le souvenir d'un homme avec lequel les échanges se faisaient sans hypocrisie malgré nos divergences, dans le respect et esprit constructif.
Les socialistes de Haute-Vienne en deuil
Dans la famille socialiste limousine, la peine est évidemment immense. Joint par téléphone samedi 16 février, l'ancien maire de Limoges Alain Rodet se rappelle les tout débuts de l'intercommunalité en 2001-2002, lorsque Gérard Vandebroucke et lui avaient pris "leurs bâtons de pélerins pour aller voir les maires". Il connaissait très bien le dossier, dit-il, la coopération intercommunale, c'est une alchimie. Il nous quitte au moment où il menait le plus grand projet de sa carrière politique : la communauté urbaine".
Parmi les souvenirs partagés ensemble, Alain Rodet en retient deux : d'abord, cette "tournée des zéniths" afin de préparer au mieux l'installation d'un zénith à Limoges.
Pour obtenir le label "zénith", nous devions passer devant une commission qui était alors présidée par Jean-Claude Camus, le producteur de Johnny Hallyday. Camus avait semble-t-il fait une promesse à la ville de Saint-Etienne qu'elle obtiendrait son zénith. Mais notre dossier était bien plus avancé que le leur. Gérard, toujours tenace, avait casiment contraint Camus à nous donner le feu vert. Et ça a marché !
Pendant toute la durée du chantier, on s'est fait des cheveux blancs, alors je peux vous dire que quand on l'a inauguré, on était contents !"
Deuxième souvenir : ces discussions entre Gérard Vandenbroucke, agnostique, et Claude Soumagne, le curé de Saint-Just-le-Martel, une figure de la commune décédé en 2014. "C'était des fusées d'humour, raconte Alain Rodet, de la complicité avec en même temps des coups d'épingles: un vrai plaisir à entendre !"
Le secrétaire fédéral du PS corrézien Paul Roche qui avait travaillé au sein du cabinet de Gérard Vandenbroucke alors qu'il était président de la Région Limousin en 2014 décrit dans un communiqué un homme "toujours à l’écoute", démontrant "une grande considération pour chaque interlocuteur" qui a "fait honneur aux socialistes dans sa force d’engagement et l’ensemble de ses mandats."
Il savait que toute action politique peut avoir un impact dans la vie quotidienne de nos concitoyens. Il avait aussi oeuvré fortement pour que le Limousin entre avec la pleine conscience de ses atouts pour réussir dans une nouvelle région. Maniant délicieusement la langue française, il ne manquait jamais la possibilité d’utiliser une pointe d’humour pour exprimer ses convictions.
Jean-Paul Denanot, à qui il succéda comme président de la région Limousin en 2014, était devenu son ami. Il réagit en ce samedi 16 février 2019 au micro de Nicolas Chigot et Matthieu Dégremont
François Hollande salue un "homme constant et loyal"
Joint par nos confrères de France Bleu, l'ancien Président de la République François Hollande s'est dit "très triste de perdre un ami".
Il avait aussi une sorte de discrétion polie qui ne l'empêchait pas de dire vertement ce qu'il pensait. (...) Et puis c'était un socialiste qui ne se posait pas de questions pour savoir comment était le socialisme avant, comment il serait après. Ce qui comptait pour lui, c'était de défendre la justice sociale, l'égalité, l'émancipation de chacun, l'éducation. Et puis il était constant, fidèle et loyal, des valeurs auxquelles je suis très attachées.