Des panneaux photovoltaïques viendront bientôt fleurir sur d’anciens sites d’extraction d’uranium en Limousin. Les terrains retrouveront ainsi une utilité.
Mailhac-sur-Benaize est un petit village tranquille de 268 habitants situé au nord de la Haute-Vienne.
En 2007, la mairie a racheté un terrain de plus de 12 hectares à 1 km au nord du Bourg pour y créer une base de loisirs. Mais le projet a très vite avorté, même si le plan d'eau qu'il comporte semblait à première vue très intéressant.
Uranium
Car le terrain en question n’a pas été vendu par n’importe qui. Au début des années 70, la Cogema a détecté une mine d’uranium sur le site des Masgrimauds.
La société minière a même réussi à en extraire 64 549 tonnes de minerai jusqu’au milieu des années 80. Pour cela, 1 008 700 tonnes de stériles radioactifs ont dû être excavés et en partie entreprosés sur place.
Le site a par la suite été réaménagé par la Cogema. La verse à stérile a été remodelée et écrêtée. L’aire de stockage du minerai a été assainie par décapage. Les bassins de décantation ont été remblayés. Une clôture avec un portail a été posée autour du site.
Mais la préfecture de la Haute-Vienne a néanmoins émis quelques restrictions d’usage. Car il reste des stériles sur le site. Les risques d’irradiation existent. C’est pourquoi il a été impossible à la mairie de créer la base de loisirs qu’elle souhaitait.
Seuls les pompiers de Limoges et le club de plongée de la Souterraine peuvent venir faire trempette dans l’ancienne carrière remplie d’eau pour des entraînements.
Panneaux solaires
En 2020, le préfet de la Haute-Vienne a levé certaines des servitudes attachées au site. Ce qui autorise le maire de Mailhac-sur-Benaize à implanter un champ de panneaux solaires sur 6 hectares.
Ces derniers seront parfaitement intégrés dans le paysage et vont fleurir à partir de 2022 grâce à la EDF énergies nouvelles.
La location du terrain va enfin rapporter un peu d’argent à la petite municipalité.
Et l’idée de réutiliser les anciens sites d’extraction d’uranium n’a pas échappé non plus à la Cogema, qui s’appelle désormais Orano. L’aire de stockage de stériles et résidus de Bessine-Sur-Gartempe près de la route de Lavaugrasse, sera lui aussi prochainement transformé en champ de panneaux photovoltaïques.