Au collège de Couzeix, c’est l’inquiétude : quatre postes d'AESH, chargés d'accompagner les élèves en situation de handicap, ont été supprimés depuis la dernière rentrée. Les élèves nécessitant ce type d'accompagnement sont pourtant plus nombreux.
Au collège Maurice Genevoix de Couzeix, en Haute-Vienne, ce n’est pas seulement les cours qui ont repris avec la rentrée. C’est aussi la mobilisation du personnel et des parents.
Dans cet établissement, les élèves souffrant d’un trouble de l’apprentissage ne sont pas séparés de leurs camarades, mais suivent les mêmes cours qu’eux, assistés par des AESH (Accompagnants d’Elèves en Situation de Handicap), qui les aident à suivre le rythme.
Un dispositif clé pour la réussite des enfants, mais aujourd’hui menacé : alors que les AESH étaient sept l’an dernier, ils ne sont plus que trois. Des effectifs amputés, alors que dans le même temps le nombre d’élèves ULIS (unité locale d'inclusion scolaire) a augmenté, passant de 34 à 50.
Conséquence : les élèves ne pourront pas toujours être accompagnés. "Un cours sans AESH, c’est un cours pendant lequel l’élève ne peut pas prendre de notes, s’indigne Marina Masselin, professeur de Français et syndicaliste SNES. Pour ceux d’entre eux qui ont besoin d’une relecture de consignes, un cours sans AESH c’est un cours lors duquel ils ne comprennent pas les consignes", ajoute-t-elle.
"Le professeur ne peut pas se substituer à une aide"
Même colère du côté des parents, comme Marielle Appeyroux, dont le fils Baptiste, atteint de dyslexie, entre en 5ème après une 6ème bien réussie grâce aux AESH. Avec moins de personnel, Marielle craint que l’année à venir soit plus compliquée :
Dans certaines matières il y avait un polycopié, mon fils essayait tant bien que mal de se débrouiller, et le professeur le sachant l’aidait davantage, mais le professeur ne peut pas se substituer à une aide qu’il a constamment.
En juin dernier, les professeurs du collège de Couzeix avaient fait grève pour s’opposer aux suppressions de poste, sans succès. Déterminés à obtenir gain de cause, ils prévoient de reprendre le mouvement cette année, mais n'en auront peut-être pas besoin, à en croire la rectrice de l'académie, interrogée sur ce dossier alors qu'elle était l'invitée de notre JT lundi 3 septembre :
"Je comprends très bien l’inquiétude des parents et des enseignants, a déclaré Christine Gavini-Chevet. C’est un établissement modèle en matière d’inclusion scolaire et qui préfigure ce que nous souhaitons faire dans l’académie de manière plus générale. Nous allons donc réexaminer ce dossier pour créer un PIAL, un Pôle d’inclusion d’accompagnement localisé qui permettra de mettre davantage de moyens en AESH notamment dans cet établissement."
Affaire à suivre.