Le Limousin était, jusqu'à présent, épargné. Ce 3 septembre 2020, vers 8h30, un cheval a été retrouvé mutilé à Arnac-la-Poste en Haute-Vienne. L'animal n'a pas survécu à ses blessures. C'est le premier cas de mutilation dans la région depuis le début de cette macabre série en février 2020.
Ce jeudi 3 septembre 2020, à Arnac-la-Poste en Haute-Vienne, un cheval, appartenant à un particulier a été retrouvée une oreille coupée et un oeil arraché. Si la gendarmerie nous a, dans un premier temps, annoncé qu'il s'agissait d'une jument, nous avons appris en milieu d'après-midi qu'il s'agissait d'un cheval âgé de 20 ans et qu'il n'a pas été euthanasié mais qu'il a succombé à ses blessures.
Le site a été bouclé et une dizaine de gendarmes de la brigade de recherche et de la section de recherche de la gendarmerie de Limoges sont sur place. Une équipe cynophile ainsi que des techniciens d'identification criminelle ont été mobilisés. Une enquête a été ouverte pour "acte de cruauté envers un animal domestique". Le ou les auteurs des faits risquent 2 ans de prison et 30 000 € d'amende.
Selon nos informations, les mutilations à la tête n'ont laissé aucune trace de sang, ce qui permet un rapprochement avec les autres cas signalés en France. Le 30 juin, le Service central du renseignement territorial (SCRT) précisait que la découpe très régulière de l'oreille des animaux fait penser à une volonté de garder un "trophée". "Des questions se posent sur leurs auteurs et leurs réelles intentions : superstition, fétichisme, rituel satanique, sectaire ou autre", indiquait le service.
Si des cas avaient déjà été identifiés en 2018 et 2019 dans le Puy-de-Dôme, les plaintes se sont multipliées depuis février 2020. Partout en France, les agressions d'équidés se multiplient. Depuis le début de l'année, le Limousin était épargné.
Ces actes de cruauté, commis sur des poneys ou des chevaux, secouent l'ensemble du monde équestre. La gendarmerie nationale estime à une trentaine le nombre de cas en France. Des groupes de surveillance fleurissent sur les réseaux sociaux, groupes sur lesquels les propriétaires de chevaux échangent leurs informations pour lutter contre ce type d'agressions. Le 30 août, ministre de l'agriculture a fait le point sur les investigations : "On ne sait pas si c'est une communauté organisée ou s'il y a un effet de mimétisme. On n'exclut absolument aucune piste [...] Tous les dispositifs d'enquête du ministère de l'Intérieur et du ministère de la Justice sont mobilisés" a détaillé Julien Denormandie
Toutes les gendarmeries de France ont été sensibilisées à ces affaires et communiquent, notamment via les réseaux sociaux, des recommandations aux éleveurs. Le portrait robot d'un suspect, établi par les gendarmes de l'Yonne est également largement diffusé.