Haute-Vienne : la réforme de la chasse continue de diviser

En Haute-Vienne, la réforme Macron rassure les chasseurs et inquiète de plus en plus les associations de protection animale. Elle prévoit une gestion adaptative des 64 espèces chassables alors qu'une vingtaine est en voie de disparition. 

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La France est décidément un pays à part dans l'univers de la chasse. Plus grand pays d'Europe avec 1,2 million de chasseurs loin devant l'Espagne et ses 998 000 pratiquants, elle diffère de ses autres voisins avec sa législation. Depuis son élection à la tête du pays, Emmanuel Macron va dans le sens des chasseurs et compte mettre en place une réforme.

Lundi 27 août 2018, l'Elysée aurait donné son accord pour que le permis national de chasse passe de 400 à 200 euros. Une gestion adaptative des espèces chassables serait aussi mise en place pour adapter les pratiques et les prélèvements autorisés. Une décision qui a poussé le ministre de l'écologie Nicolas Hulot à claquer la porte du gouvernement mardi 28 août 2018.
 

Une vingtaine d'espèces en voie de disparition


Une nouvelle bien accueillie par Christian Groleau, président de la fédération de chasse de la Haute-Vienne. "Aujourd'hui, on prélève souvent sans savoir ce qui va rester. En fonction des comptages, on s'autorisera un prélèvement adaptable", assure-t-il. 

En France, 64 espèces d'oiseaux sont chassables alors que dans le reste de l'Europe, seules 14 espèces peuvent être prélevées. Et sur ces 64 espèces, une vingtaine est en voie de disparition, inscrites sur la liste de l'Union internationale de conservation de la nature (UICN).

Une situation anormale selon la Ligue de protection des oiseaux (LPO). "Si on fait des constats partagés sur l'état de santé des populations  et que l'on s'interdit la chasse des espèces menacées, beaucoup d'espèces ne seront plus chassables", assure Jérôme Roger, ornithologue et membre de la LPO Limousin.

Pour l'heure, la gestion adaptative ne concerne que six espèces : l'oie cendrée, le fuligule milouin, la tourterelle des bois, le grand tétras, espèces déjà chassées. Mais également le courlis cendré et la barge à queue noire pour lesquelles la chasse était jusqu'alors interdite. Et l'arrivée de la réforme ne devrait pas arranger les choses.
 

 
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