En France, moins d'1 % des établissements sportifs portent des noms de femmes athlètes. À l'approche des JO, une délégation de Paris 2024 est venue à Limoges pour porter un projet. Celui-ci vise à renommer ces équipements avec des noms féminins pour représenter au mieux le monde du sport tel qu'il est aujourd'hui.
Une délégation de Paris 2024 a fait le déplacement ce jeudi 25 août à Limoges. Elle est notamment constituée d’Astrid Guyart, escrimeuse médaillée d’argent par équipe aux Jeux olympiques de Tokyo 2020. En tant qu’ambassadrice des prochains JO, elle est venue lancer le projet « Sport et Parité ». L’objectif : donner le nom d’athlètes féminines à plus d'équipements sportifs.
Ce déplacement était également l’occasion de visiter les infrastructures prochainement utilisées par les équipes nationales pour leurs entraînements avant Paris 2024.
Moins d’1 % des infrastructures sportives avec des noms de femmes
À moins de deux ans des compétitions, le pays s’organise déjà. La Creuse, la Haute-Vienne et la Corrèze sont labellisées « Terre de jeu » et devraient accueillir des équipes du monde entier pour leurs entraînements.
Mais alors que la France n’avait pas accueilli les Jeux olympiques d’été depuis près d’un siècle, il est l’heure de se mettre à la page avec notamment un projet. « Sport et Parité » a été lancé par Paris 2024 et vise à nommer ou à renommer des équipements sportifs de noms de femmes. Et le travail est long avant d’obtenir une représentativité du monde du sport tel qu’il est aujourd’hui. En tout cas c’est la mission que s’est lancée Paris 2024.
« On a un constat qui est terrible avec le nom des infrastructures sportives où seulement 5 % d’entre elles portent le nom d’un athlète. C’est déjà très peu et en plus, moins de 1 % qui porte le nom d’une athlète féminine. », précise Astrid Guyart, médaillée olympique et ambassadrice Paris 2024.
À l’occasion de la cérémonie des labels organisée ce jeudi 25 août 2022, la ville de Limoges a d’ailleurs la primeur dans cette campagne de féminisation.
Deux établissements sportifs renommés à Limoges
À Limoges, deux établissements devraient être renommées avec des noms d’athlètes féminines d’après Sylvie Rozette, adjointe aux Sports à la mairie de Limoges. La nouvelle piste de BMW portera le nom d’Anne-Caroline Chausson, championne olympique de BMX. La salle d’armes de la Bastide sera baptisée Fanny Estelle Posvite, du nom de la judokate limougeaude.
« Ça me fait énormément plaisir, c’est valorisant. Il y a quelques années, j’ai ma copine Emilie Andéol qui a été championne olympique à Rio. Elle a eu son dojo, je lui avais dit : j’aimerais trop que ça m’arrive un jour, mais c’était loin dans ma tête. Le fait d’apprendre cela, c’est réel, ça va arriver. C’est une vraie fierté ! », confie Fanny Estelle Posvite.
Ce déplacement était également l’occasion pour la délégation de Paris 2024 de visiter les lieux prochainement investis par les équipes nationales pour leurs entraînements avant Paris 2024. Parmi elles au sein du parc de Beaublanc, la piste de BMX, le Palais des Sports, le stade, le dojo Robert Lecomte ainsi que l’Aquapolis. Six infrastructures aussi appelées CPJ (camps de préparation aux jeux) pour les prochains Jeux olympiques.
« Il faut que cela se concrétise. Les nations ont tendance à mettre un peu en concurrence les différentes villes, par rapport à ce qu’elles peuvent apporter de supplémentaire. Ce qui est toujours bien, c’est d’avoir un club local sur lequel la nation et la discipline peuvent s’appuyer, un club de référence. », confie Sylvie Rozette, adjointe aux Sports à la mairie de Limoges.
Une rencontre entre champions olympiques
Astrid Guyart, escrimeuse médaillée olympique aux Jeux olympiques de Tokyo a également pu faire la rencontre de Cyril Jonard, judoka handisport, champion olympique lui aussi. Atteint du syndrome d’Usher, il ne voit plus et n’entend plus. Pourtant, Cyril Jaunard, pourrait bien participer aux JO de Paris 2024. 46 ans est toujours impressionnant sur le tatami.
« Ce sera des jeux à la maison, c’est un rêve pour un athlète olympique, paralympique de concourir dans son pays, d’avoir tout une salle quasiment acquise à sa cause. C’est une belle façon de clore un beau chapitre de vie, il est champion paralympique et plusieurs fois champion du monde. C’est une belle récompense pour une belle carrière. », confie Astrid Guyart.