Selon le classement 2021 établi par l’ARS de Nouvelle-Aquitaine, la qualité des eaux de baignade en Limousin était majoritairement excellente. Mais cela n’exclue pas des problèmes temporaires, notamment liés à la présence des cyanobactéries.
L’Agence Régionale de Santé de la Nouvelle-Aquitaine assure chaque année la surveillance de plus de 400 zones de baignade, sur le littoral et à l’intérieur des terres. En Limousin, 73 sites sont ainsi surveillés : 34 en Corrèze, 14 en Creuse et 25 en Haute-Vienne.
Le contrôle
- Premier niveau
Le contrôle saisonnier de la qualité des eaux de baignade a officiellement pour objet de prévenir les risques pour la santé des baigneurs.
Pour évaluer la qualité microbiologique des eaux, des laboratoires agréés effectuent en amont et durant la saison estivale des prélèvements et des analyses pour rechercher deux indicateurs, Escherichia Coli et entérocoques intestinaux. Plus ces germes sont retrouvés en quantité importante, plus la probabilité de présence de germes pathogènes plus dangereux d’origine bactérienne (salmonella, Shigella, etc…) ou virale (virus entériques, Hépatite A, etc…) est élevée.
Les causes de ces pollutions microbiologiques peuvent être multiples : problème d’assainissement collectif, non-conformité des systèmes d’épandage ou de fosses septiques, etc…
D’autres facteurs peuvent aussi intervenir dans la contamination des eaux : augmentation de l’activité touristique, pluviométrie, etc…
Une baignade dans une eau présentant une dégradation bactériologique peut entraîner des troubles sur la santé (dermatites, troubles gastro-intestinaux, otites, etc..). Ils sont généralement bénins, mais la concentration des germes pathogènes expose plus particulièrement les enfants.
À l’issue de ces contrôles, et de la saison, un classement des eaux est établi, d’excellente à insuffisante, ce dernier niveau rendant l’eau non-conforme et, normalement, la baignade interdite.
Sur la signalétique des cartes, cette qualité est représentée par un "petit bonhomme" nageant dans l'eau, la couleur allant, du mieux au pire, de bleu à rouge, noir étant pour les sites non-répertoriés
En 2021, 92% des sites de baignade en Haute-Vienne avaient des eaux jugées conformes (dont 88% d’eaux excellentes), 100% de conformes en Creuse (dont 92% d’excellentes) et 97% de conformes en Corrèze (dont 82% d’excellentes).
En Limousin, seul l’étang de Miel à Beynat (Corrèze) avait vu jugé ses eaux non-conformes.
- Deuxième niveau
Cela dit, ce classement des eaux de baignade n’est établi qu’en fonction des résultats bactériologiques, et ne reflète donc que partiellement l'état sanitaire des baignades.
En effet, elles sont plus majoritairement, notamment en Limousin, concernées par des proliférations de cyanobactéries.
Les cyanobactéries sont des micro-organismes, présentes dans les eaux douces et qui, en se multipliant, peuvent produire de grandes quantités de toxines.
Leur croissance est favorisée par les températures élevées et l’ensoleillement, mais également par un faible renouvellement d’eau et une accumulation de sédiments dans les sites à la suite d’une insuffisance de vidange.
Les troubles affectent aussi bien l’homme que l’animal (irritation de la peau, des yeux, de la gorge, maux de ventre, nausées, vomissements, diarrhées, maux de tête, voire atteinte sévère du foie ou neurologique).
À noter que la prolifération des cyanobactéries ne concerne pas forcément les mêmes sites d’une année sur l’autre, ou dans les mêmes proportions.
Les cyanobactéries étaient déjà recherchées lors des analyses, et leur présence en nombre trop important pouvait conduire à la fermeture temporaire du site.
C’est arrivé sur trois sites en Haute-Vienne en 2021 (alors que l’on a constaté leur présence dans 60% des analyses, avec des niveaux limites sur 32% des sites).
On les a trouvées dans 50% des sites en Creuse, mais sans aucune fermeture.
Enfin deux sites en Corrèze ont été fermés, alors que la présence, toujours au niveau limite, de cyanobactéries avait été relevée sur 32% des sites.
Dans la signalétique des classements, le niveau de contamination par les cyanobactéries est représenté par un triangle de couleur, du mieux au pire, vert à rouge.
Mais à compter de cet été 2022, l’évaluation du risque sanitaire sera plus précise car basée sur la recherche des toxines et non plus, uniquement, sur la présence de cyanobactéries.
Où trouver les résultats et les informations ?
Le classement 2021 de l’ARS est disponible, département par département, sur son site, à l’adresse suivante : https://www.nouvelle-aquitaine.ars.sante.fr/qualite-des-eaux-de-baignades
Le site du Ministère de la santé (https://baignades.sante.gouv.fr/baignades/homeMap.do#a) permet aussi de visualiser, département par département, la situation actuelle.
Il n’est cependant pas mis à jour quotidiennement, seulement lors de la reçue des nouvelles analyses.
Ainsi la plage de Chabannes, sur le lac de Saint-Pardoux, en Haute-Vienne, est, à la date du 29 juin 2022, toujours signalée comme interdite, alors que l’on a appris dans la journée que cette interdiction, en date du 17 juin, allait être levée.
De même, les sites où il n’y avait pas eu d’analyses en 2021, comme à Saint-Mathieu, toujours en Haute-Vienne, sont répertoriés en noir, signalétique signifiant non classé -et non pas interdit - puisque le lac de Saint-Mathieu ouvrira sa baignade surveillée ce 2 juillet.
Il convient donc, autant que faire se peut, de visiter ces sites mais également de se renseigner auprès des mairies concernées, et, même si c’est fastidieux avant une journée de farniente, de bien lire les panneaux d’arrêtés légaux, situés en entrée de plage, sur chacun des sites.
En cas d’absence, c’est que vous êtes sur un site de baignade…sauvage !