Les dernières précipitations ne sont pas encore suffisantes pour renverser la tendance. La Haute-Vienne, comme la Creuse et la Corrèze, accusent toujours un déficit en eau qui laisse présager un été très sec.
Avec son sous-sol granitique, le Limousin n’a pas de nappes phréatiques. Les cours d’eau sont seulement de surface, l'eau n'est donc pas vraiment stockée.
Le territoire a pourtant été longtemps considéré comme le château d'eau de la France, grâce à sa partie la plus élevée : le plateau de Millevaches (étymologiquement, mille sources). Il s'étend sur un large quart nord-est de la Corrèze, le quart-sud de la Creuse et déborde sur l'extrême sud-est de la Haute-Vienne.
Mais depuis plusieurs hivers, ici comme ailleurs, des cours d’eau se sont asséchés.
L’inquiétude pour cet été
Service géologique national, le BRGM est l’établissement public de référence dans les applications des sciences de la Terre pour gérer les ressources et les risques du sol et du sous-sol.
Dans un communiqué du 13 avril, l’établissement précise que le mois de mars a permis une légère recharge, mais que les niveaux restent sous les normales partout en France.
Par cette carte, on constate que les risques de sécheresse pour cet été sont particulièrement élevés en Haute-Vienne, Corrèze et Creuse.
En Haute-Vienne, le déficit en eau est à ce jour toujours de 30 % et les dernières précipitations ne sont pas suffisantes pour inverser la tendance. Le département reste en état de vigilance depuis novembre 2022. L’Etablissement Public Territorial du Bassin de la Vienne conseille et coordonne l’action des collectivités et des acteurs de l’eau pour optimiser la consommation en fonction des besoins.
Chaque année en Haute-Vienne, ce sont plus de 160 millions de m3 d’eau qui sont prélevés. Les principaux usages de l’eau sont l’adduction en eau potable (80 millions de m3), l’irrigation agricole (55 millions de m3) et l’industrie (30 millions de m3). Source EPTB Vienne.
En Corrèze, le déficit n'est pas homogène, parfois de 10 %, il atteint 20 % sur les secteurs situés entre Vézère et Corrèze, d'Uzerche à Bar, ainsi que sur les secteurs de Brive et d'Ussel. Ce déficit reste pour autant comparable à ceux enregistrés en 2021 et 2022.
Fin de la vigilance, la sobriété reste de mise
Le mois de mars a pourtant été marqué par des précipitations très importantes avec un cumul mensuel excédentaire de 72 % sur l’ensemble du département. Un contraste avec la période exceptionnellement sèche du 20 janvier au 20 février.
Le département met fin ce jour à l'état de vigilance. L’arrêté en vigueur jusqu’au 15 avril ne sera pas prolongé. Pour autant, la sobriété reste de mise, souligne la préfecture de la Corrèze.
En Creuse, le département est sous prorogation depuis le 30 mars de l'arrêté préfectoral en vigilance, avec des mesures provisoires de préservation des débits et de la qualité des cours d'eau creusois.
Des comportements à adopter au quotidien
A chacun de prendre la mesure et de changer quelques habitudes pour réduire son temps d'utilisation de l'eau. De simples gestes évitent le gaspillage : moins de temps sous la douche, récupérer l'eau de rinçage de la salade et des légumes, fermer le robinet après chaque usage... Il est conseillé également de vérifier régulièrement le matériel (état, fonctionnement...) et d’assurer une maintenance des installations (remplacement des joints, scellage des robinets...)