"100 mm d'eau en 24h, c'est énorme !". Les fortes pluies obligent les communes à faire des aménagements pour désengorger les sols

Après le passage de la tempête Domingos, les sols de Haute-Vienne sont parfois gorgés d’eau. Pour prévenir l’accumulation d’eau, il est important d’agir régulièrement notamment sur les fossés. Exemple dans la commune de Boisseuil (87).

Une pluie battante fouette le sol ce jour-là, quand Philippe Janicot nous emmène sur un chantier de sa commune. Sur place, une pelle racle le fossé dans une zone pavillonnaire de la ville de Boisseuil dont il est maire. Il faut agir vite car les eaux s’accumulent. Ces dernières semaines la commune de Boisseuil n’a pas été épargnée par les fortes précipitations.

« On a une riveraine qui a utilisé l’application communale Boisseuil87 et qui m’a montré une photo, avec une coulée d’eau importante sur un carrefour de la commune. On est venu voir sur site pour comprendre ce qui a pu provoquer cet amas important d’eau sur la voie publique », raconte le maire très soucieux. « Suite aux pluies importantes d’il y a deux mois, on a eu du ravinement qui a bouché certains endroits dans des fossés, et donc là on est en train de nettoyer et de remettre du curage de manière à ce que l’eau des fossés s’évacue correctement pour les prochaines pluie » insiste le maire.

Alors, pour éviter les problèmes d’engorgements, il faut curer les fossés.

« Avec la densité de pluie qu’on a, on se rend compte que les fossés ne sont pas assez larges pour tout drainer. C’est pas courant les pluies qu’on a eu. 100 mm d’eau en 24h, c’est énorme. C’est l’orage qui a fait que ça a tout raviné. Il faut anticiper quand on voit que la météo annonce de gros orages. Il faut faire attention », s'inquiète Gayvin Jacob, employé municipal.

Un redimensionnement nécessaire pour une meilleure circulation de l’eau. Le maire et ses huit agents municipaux sont attentifs pour nettoyer la centaine de kilomètres de fossé sur la commune.

Et parfois, des aménagements sont nécessaires pour éviter les accidents

« On a rééquilibré l’évacuation de l’eau sur les deux fossés, car il y en avait un qui était inactif. On a constaté qu’il y a eu une grosse arrivée massive d’eau sur un seul fossé, et que de l’autre côté, le fossé était sec. Quand l’eau est arrivée, ça a fragilisé tout le bord de la chaussée. Ce qu’on a fait, c’est de dévier une partie de l’eau qui est en amont pour la faire circuler sur les deux fossés », détaille le maire qui est aussi le vice président de l'agglomération de Limoges en charge de l'eau.

 

Des travaux qui permettent « d’éviter des dangers ici, localement mais aussi en aval par rapport aux riverains qui sont en dessous. Parce que si on ne fait pas les travaux, l’eau va continuer son chemin, et ce sont les riverains en dessous qui vont en subir les conséquences. La loi sur les déminéralisations nous oblige à faire que les pluies qui tombent puissent s’infiltrer dans les sols. La voirie ça en fait partie. On a des secteurs très urbains, où on travaille à ce que l’eau s’infiltre même dans le goudron puisqu’aujourd’hui, il y a des techniques qui permettent de le faire. C’est plus onéreux, mais sur bien des endroits, c’est la seule manière de récupérer l’eau à cet endroit là », argumente le maire.

 

Le projet du BHNS à Limoges va prendre d’une manière intégrante la gestion des eaux pluviales dans ce projet-là. « C’est vraiment quelque chose d’extrêmement important puisqu’on va profiter de revoir tous les réseaux mais aussi la minéralisation des sols, ainsi que la végétalisation des voiries pour gérer les eaux fluviales. L’objectif étant que l’eau s’infiltre ».

Mais un entretien régulier des fossés n’empêche pas les problèmes d’écoulements et d’évacuation.

Après de violents orages en septembre, le maire assure que cinquante maisons ont été inondées sur sa commune de Boisseuil.

(Avec Julien Dubois)

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