Angélique, infirmière face à la deuxième vague : "J’essaye de ne pas trop penser au virus mais à mes patients"

Angélique Brison, 34 ans, travaille au service de gérontologie du CHU de Limoges depuis 12 ans. Cette infirmière, syndiquée à la CGT, témoigne de son quotidien bouleversé par la pandémie de la Covid-19 entre incertitude, peur et fatigue.

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Au quotidien, Angélique Brison s’occupe de 26 résidents aux pathologies multiples au sein du service de gérontologie du CHU de Limoges. L’infirmière de 34 ans, par ailleurs syndiquée à la CGT, a souffert comme ses collègues mentalement et physiquement lors de la première vague de la Covid-19. La montée en puissance de la deuxième, pleine d’incertitudes, est difficile à vivre.

"Nous ne sommes pas prêts d’avoir un vaccin… Alors, si nous sommes beaucoup sollicitées, si on tombe malade, je me demande comment on va tenir. C’est ce qui me fait peur, il faut avoir de l’endurance", s'inquiète l'infirmière.
 

Peur d'être vecteur

Dans un métier à fort risque de contamination, et c’est peu dire, Angélique Brison a aussi bien peur pour son entourage que pour ses patients. Leur moyenne d'âge s'élève à 80 ans.

"C’est culpabilisant de se dire que si l'on attrape la Covid et qu’on le transmet à des personnes âgées qui sont beaucoup plus fragiles que nous, qui risquent de très mal supporter la maladie, voire de décéder, explique Angélique Brison. On se dit aussi : et si je le ramène à la maison ? Nous avons une famille, des enfants, des parents. Avec leur lot de maladies aussi et des risques pour chacun."

Dans ce quotidien pesant, Angélique a pour seul réconfort la solidarité entre les collègues. Certaines sont en arrêt maladie après avoir été contaminées. Cette situation de crise rapproche les équipes : "Nous parlons entre collègues. C’est un moyen de tenir. Je n’ai vu personne craquer mais oui, il y a du stress et de l’angoisse. Nous sommes plus soudées dans les épreuves. Nous n’avons pas le choix, il faut se serrer les coudes !"
 
Les mois à venir ? L’infirmière ne préfère pas y penser. Pour elle, infirmière c’est une vocation. Il n’y a pas de place pour douter et se questionner mais simplement faire son travail. 
 

J’essaye de ne pas trop penser au virus mais à mes patients qui ont besoin de moi.


Angélique Brison a trouvé que les patients faisaient preuve de patience et d’abnégation lors du premier confinement. Elle espère, pour eux, que la récidive soit vécue de la même manière.
 
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