Du 12 au 14 octobre 2023, la première biennale d'architecture itinérante en Nouvelle-Aquitaine aura lieu à Limoges. Un événement gratuit et ouvert au public, imaginé par l'Ordre des architectes de la région. Les débats, spectacles, expositions ou rencontres seront centrés autour de la transition écologique.
C'est tout nouveau et cela se passe à Limoges : une biennale d'architecture itinérante en Nouvelle-Aquitaine, surnommée les « Rencontres d'architectures en mouvement ». L'événement aura lieu du jeudi 12 au samedi 14 octobre 2023, à l'ancienne caserne militaire Marceau, mais également dans d'autres lieux, comme le Palais des sports de Beaublanc, la librairie Page et Plume, la Cité des métiers et des arts ou le cinéma le Lido.
Pensée comme un événement hybride, entre grands rendez-vous de la profession et festival ouvert au public, la biennale est organisée par l'Ordre des architectes de Nouvelle-Aquitaine. Elle devrait avoir lieu tous les deux ans et a vocation à se déplacer.
Pour cette première édition, le Limousin a été choisi, et plus particulièrement la ville de Limoges. Nicole Concordet, architecte-scénographe et directrice artistique de l'événement, nous en dit plus.
De quoi ça parle ?
Expositions, débats, rencontres, formations, concerts, spectacles, visites, projections, conférences... La programmation est foisonnante. Mais quel est le lien entre tout ça ?
« On a voulu être le plus ouvert possible. L'idée est d'offrir l'opportunité d'échanger, de découvrir, de débattre. Tout ce qu'on propose est en lien avec le territoire ; on ne voulait pas créer une biennale parachutée avec des architectes de Bordeaux qui ont un regard surplombant sur Limoges. Il y a donc une grande ouverture sur la façon d'aborder l'architecture, notamment à travers la danse, la musique, la littérature...
Le fil conducteur reste le réchauffement climatique, la transition écologique et tous les défis environnementaux auxquels nous sommes déjà confrontés. Nous savons que la construction et l'habitat sont responsables d'importants gaz à effet de serre. La biennale peut proposer des pistes de réflexion à ce genre de problématiques. »
Des tables rondes sur la place de l'eau dans la construction, les matériaux bio et géosourcés, ou sur le thème "refaire un village" sont notamment prévues au programme.
« Nous considérons également que l'architecture est un bien commun qui nous concerne tous, que ce soit de la maison individuelle au bâtiment public. C'est pourquoi il était important pour nous d'inviter le grand public », développe l'architecte.
Pourquoi choisir Limoges et la caserne Marceau ?
Si Limoges a été choisi pour incarner la première édition de cette nouvelle biennale, c'est pour une raison très simple : « C'est un endroit où il y a très peu d'architectes. Étant donné qu'il n'y a pas d'école d'architecture à Limoges, les jeunes partent étudier à Bordeaux ou Clermont-Ferrand et restent travailler là-bas. L'Ordre des architectes s'est donc dit que c'était intéressant de s'y implanter pendant trois jours, d'autant que c'est un territoire peu valorisé et méconnu », précise-t-elle.
Hormis Limoges, le territoire limousin est également mis en avant. « J'ai découvert que les gens étaient très en avance sur plein de sujets, comme la rénovation des cœurs de ville, la réhabilitation d'anciens bâtiments ou les réseaux très développés de tiers-lieux, comme le quartier rouge à Felletin, en Creuse. »
Concernant la caserne Marceau, elle constitue l'endroit rêvé pour cet événement, comme l'explique Mme Concordet : « On a visité plusieurs lieux, mais ce n'était pas adapté. Soit, ils étaient trop petits, soit trop proches des habitations. On ne voulait pas non plus que ce soit un bâtiment institutionnalisé, mais plutôt un lieu en devenir, qui illustre notre problématique de la réhabilitation. Et c'est le cas avec la caserne Marceau. Ici, nous avons une grande liberté d'occupation, on ne gêne personne et il y a une vue magnifique sur la ville. Je pense que les gens seront curieux de la visiter, tout comme le trolley et le pavillon de l'horloge. »
D'où est venue cette idée ?
Créer une biennale itinérante, à la fois pour les professionnels et le grand public, était une idée qui « traînait dans les tiroirs depuis deux ans. » Face aux enjeux climatiques, elle s'est imposée comme une nécessité.
« L'Ordre des architectes de Nouvelle-Aquitaine veut se positionner sur ces questions écologiques. C'est l'une de leurs principales préoccupations, de concilier l'habitat avec les enjeux environnementaux. Ils veulent montrer qu'ils ont un rôle à jouer et qu'ils peuvent avoir un pouvoir d'influence sur ces sujets-là. Et surtout, ils souhaitent instaurer un débat collectif », souligne-t-elle.