Le réchauffement climatique provoque des vagues de chaleur plus régulières, comme c'est le cas pour cette rentrée de septembre, où il fait parfois très chaud dans les classes. Dans les établissements scolaires, la prise en compte de ce changement nécessite des adaptations et notamment des travaux d'isolation.
Dans l'Académie de Limoges, la problématique du réchauffement climatique et de ses conséquences dans les salles de classe n'est pas nouvelle. Ces cinq dernières années, la rénovation thermique des établissements scolaires est budgétisée par les collectivités locales.
Depuis 2018, le collège Anatole France fait ainsi l'objet de travaux de rénovation pour lutter contre la chaleur. Le bâtiment datait des années quatre-vingt et la température devenait un véritable problème : les salles de classe, côté sud, étant davantage touchées que celles situées au nord.
Ravalement de façade et végétalisation
De l'intérieur, on remarque des rideaux à la couleur atypique. Ces stores "brise-soleil" roses ont la particularité de laisser pénétrer la lumière sans faire rentrer trop de chaleur.
Les façades extérieures ont été rénovées : un bardage métallique a été mis en place. L'isolation thermique a également été renforcée à partir de matériaux bio source comme la laine de roche.
Pour aller plus loin, des projets de végétalisation sont en réflexion. L'objectif est de retirer un maximum de bitume, car celui-ci absorbe la chaleur et fait monter la température dans les cours d'école. À la place, des espaces verts qui vont créer des îlots de fraîcheur bienvenus pour les 423 élèves du collège.
Les actions se font en concertation avec les membres du conseil de la vie collégienne et lycéenne (CVC) qui réfléchissent à des moyens de créer des places ombragées dans la cour de récréation.
C’est un investissement important pour le conseil départemental : la rénovation de la façade a coûté, à elle seule, un million d’euros.
Rénover coûte cher
Pour rénover les écoles, la mairie de Limoges estime le budget à un milliard d'euros sur trente ans.
Au vu du réchauffement climatique, ces travaux risquent de se généraliser dans les établissements. De nombreuses communautés se lancent à l'image de Limoges ou Guéret.
L'école Jacques Prévert à Guéret a déjà tenté l'expérience en lançant, durant l'été, des travaux d'aménagement de sa cour de récréation avec, notamment, des espaces verts et des potagers.
Toutefois, toutes les communes n'ont pas les mêmes moyens. Pierre Gautret, secrétaire régionale du syndicat UNSA Éducation en Creuse, demande une réflexion globale et un plan d'action d'urgence : "Aucun état des lieux n’a été fait sur le bâti scolaire, concernant l’état thermique, c'est quelque chose qu'on réclame depuis des années, déplore-t-il. Certains maires, particulièrement en milieu rural, se sont saignés pour chauffer leur école l’hiver. À présent, ils n’ont plus le budget pour affronter l’été.
Aucun état des lieux n’a été fait sur le bâti scolaire, concernant l’état thermique, c'est quelque chose qu'on réclame depuis des années.
Pierre GautretSecrétaire régionale du syndicat UNSA Éducation en Creuse
Ce dernier souligne, néanmoins, les efforts qui ont été fournis au niveau des collèges et des lycées par le département et la région Nouvelle-Aquitaine.
En cette rentrée 2023/2024, la question semble plus que jamais prioritaire compte tenu des fortes chaleurs de ce début septembre. Le syndicaliste nous explique ainsi que certains cours en Limousin ont été donnés en extérieur : "Certains collègues ont déplacé leurs classes dans la cour, à l’ombre des arbres, à la recherche de courants d’air." Cette problématique touche également les plus petits : "Dans certaines écoles, la sieste est devenue impossible."
Au-delà des aménagements du bâti, il s'agit aussi d'adapter les comportements face à ces fortes températures : une réflexion autour des horaires de cours pourrait ainsi, peut-être un jour, être mise sur la table au ministère, notamment en cas de reprise scolaire anticipée, comme l'a évoqué le Président Macron.