Batteries électriques et sécurité. "Une nouvelle filière avec de nouvelles exigences": un programme de formation pour la Nouvelle-Aquitaine

Lundi (11 mars), le Conseil Régional de la Nouvelle-Aquitaine se réunit pour une session très chargée. À l’ordre du jour : la stratégie en matière de formation. Avec notamment un dossier emblématique pour l’avenir de notre territoire : le programme baptisé Battena, visant à former aux métiers liés à l’énergie électrique. Avec à la clé : des milliers d’emplois au niveau national. Deux sites en Limousin sont, notamment, concernés par cette stratégie industrielle : Bessines-sur-Gartempe et Tulle.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Dans la cour de l'université de Tulle ce jour-là, démonstration des capacités de résistance d'une nouvelle génération de batterie à l'incendie. L’image est surprenante. Une petite batterie qui explose. Une boule de feu en quatre secondes. À 1200 degrés. Il s’agit d’un test réalisé sur le site de Tulle par des chercheurs de l’IUT du Limousin.

Objectif : développer des systèmes de sécurité en formant des étudiants aux risques d’incendies :  « La batterie brûle certes, mais sur un chariot élévateur : vous avez brûlé le siège qui est en mousse, vous allez brûler le volant qui est en plastique, vous brûlez les pneus qui sont en caoutchouc, et surtout, vous avez trente litres d’huile hydraulique qui, dans certains types de chariot, est combustible, et qui va donc se répandre, et propager l’incendie », détaille l'enseignant à ses étudiants.

L’énergie électrique est partout. Et elle passe par les batteries que nous utilisons constamment. Résultat : les risques augmentent. Les accidents aussi.

Il faut donc se prémunir. Détecter les défaillances. Inventer de nouveaux moyens d’extinction en cas de sinistre. Et bien évidemment, les industriels sont demandeurs. Obtenir un produit sécurisé, c'est un avantage dans la compétition. Mais ce n’est pas la seule raison.

« Il ne faut pas oublier que l’industriel, dans le cas de son process, stocke des batteries dans ses installations. Il en stocke énormément, normalement, c’est peut-être là qu’on a la plus grosse concentration de danger dans ces stockages de très grosses batteries chez le fabricant », explique Laurent Verneuil, professeur agrégé, à l’IUT du Limousin, au département Hygiène Sécurité et Environnement.

Ce dispositif scientifique s’inscrit dans le cadre du programme BATTENA. Dans le détail, BATTENA, comme batteries en Nouvelle Aquitaine qui entend relever le défi énergétique en mettant en place plus de 200 formations à destination de 35 000 personnes d'ici à 2030.

 

Un pari ambitieux qui réunit aussi bien des entreprises que des centres de formation ou encore des universités. Avec à la clé un financement considérable. Dix millions de la part de l’État. Soixante millions du côté de la région depuis six ans pour développer la filière sur notre territoire.

 

Une stratégie qui passe par Bessines-sur-Gartempe, en Haute-Vienne. Sur place, le groupe ORANO a créé un pilote en R et D, en recherche et développement. Dédié au recyclage des batteries. Cinq tonnes de modules arriveront bientôt sur ce site ouvert dans quelques mois. Ils seront désactivés, découpés, démantelés. Pour en extraire la black mass, un minerai précieux qui servira à la fabrication des nouvelles générations de batteries. À condition de pouvoir recruter les personnes compétentes.  

« C’est une nouvelle filière avec de nouvelles exigences, de sécurité d’abord, mais également des exigences électrochimiques qui sont des compétences, dont on manque aujourd’hui, au niveau français, mais également européen », s’enthousiasme Justo Garcia, responsable financements publics chez Orano.

 À Tulle, on pousse les jeunes générations à entrer dans ce secteur d’activité. Par la voie, par exemple, du génie industriel et maintenance. Niveau Bac + trois. Une culture pluritechnique. Précisément ce que recherchent les industriels, mais il y a un hic : 

« Il y a seulement quatorze étudiants malheureusement en deuxième année, malgré toutes les possibilités de poursuites d’étude, ou surtout d’insertion dans le contexte professionnel qui leur sont proposés », regrette Noël Feix, Maître de conférence à l’IUT du Limousin, au département Génie Industriel et Maintenance.

Les universitaires de Tulle avec leurs étudiants ne se découragent pas pour autant. Fin 2025, ils présenteront, dans le cadre du programme BATTENA, une plateforme mobile. Afin de sensibiliser les lycéens à l’enjeu énergétique que représentent les batteries.

durée de la vidéo : 00h02mn52s
Des moyens pour le développement de la filière batterie en Nouvelle aquitaine ©France Télévisions

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
choisir un sujet
en region
choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information