C'est une première dans le dossier : après la mise en examen de la SNCF et de RFF, c'est au tour d'un employé de l'être pour homicide et blessures involontaires. Le déraillement du Paris-Limoges gare de Brétigny le 12 juillet 2013 a fait 7 morts et plus de 230 blessés.
L'employé de la SNCF, un cadre de proximité en charge de la maintenance, avait jusque là, selon l'AFP et le Parisien, le statut de témoin assisté comme deux autres collègues dans le cadre de l'instruction en cours sur cette catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge (Essonne). Le déraillement du train Intercités numéro 3657 le 12 juillet 2013 à 17h11 a causé la mort de sept personnes dans le train et sur le quai, et en a blessé plus de 230 autres.
En cause, une éclisse qui se serait déplacée. C'est, depuis, le mauvais entretien des voies et la vétusté des rails qui sont visés. La SNCF a rapidement assumé sa responsabilité mais dès le lendemain de la catastrophe, Guillaume Pepy avait évoqué l'hypothèse d'un choc entre les roues du train et une éclisse, sorte d'agrafe métallique dans un aiguillage. Une enquête interne menée par la SNCF et le gestionnaire d'infrastructure RFF, ainsi qu'une autre enquête menée par le Bureau d'enquête sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) allaient dans le même sens, à savoir un déraillement causé par une éclisse désolidarisée à un aiguillage.
La SNCF et RFF (devenus entre temps SNCF Mobilités et SNCF Réseau, deux branches du groupe SNCF) sont les deux personnes morales mises en examen dans cette affaire, pour homicides et blessures involontaires.
Du côté des victimes, l'association "Entraide et défense des victimes de la catastrophe de Brétigny" faisait savoir dans un communiqué de presse du 12 juillet dernier, jour de l'hommage 5 ans après, que "la volonté de la SNCF est d’essayer de tout mettre en œuvre pour diluer les responsabilités afin que la justice ne puisse retenir la violation manifestement délibérée à une obligation particulière de prudence ou de sécurité prévue par son règlement. Pour rappel, le rapport des experts judiciaires MM DUBERNARD et HENQUENET établissait bien « 200 anomalies de divers degrés d'importance étaient connues de la SNCF et de ses agents, sans pour autant qu’il y soit remédié de façon adéquate ».
Réaction de Serge Jannot, mari de l'une des victimes décédées
Cette mise en examen d'un employé de la SNCF ne laisse pas indifférent le syndicat CGT des cheminots. Réaction de Benoît Lematelot, Secrétaire général de la CGT maitrise et cadre cheminots à Limoges au micro de Laurent Du Rusquec France 3 Limousin.