Des points d'accueil sont mis en place depuis le 15 avril dans deux supermarchés de Limoges afin d'accompagner "en toute discrétion" des victimes de violences conjugales, particulièrement en danger lors du confinement. Le dispositif se met en place dans toute la Nouvelle-Aquitaine.
"Sur notre plateforme qui s'appelle Arrêtons les violences, il y a eu cinq fois plus de signalements qu'habituellement pendant la période de confinement", a indiqué la secrétaire d'Etat en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes sur Franceinfo jeudi 16 avril 2020. Forte de ce constat, Marlène Schiappa a souhaité que soient mis en place des points d'accueils éphémères dans les centres commerciaux pour les victimes de violences conjugales.
En Haute-Vienne, deux espaces d'accueil sont désormais accessibles à Limoges :
- au centre commercial Hyper U Corgnac, du mardi au vendredi
- au centre commercial Leclerc à Limoges, du lundi au jeudi
Chaque jour + de femmes informées sur leurs droits, accompagnées et protégées grâce au travail commun des services de l’Etat, des associations et des partenaires de la grande distribution pour #nerienlaisserpasser pendant le #confinement
— ?? MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) April 15, 2020
Ensemble contre les #ViolencesConjugales https://t.co/fozJ85Zh24
Catherine Boisseau, de l'Avimed (Association d'aides aux victimes et de médiation) a commencé la permanence à l'Hyper U de Corgnac ce jeudi 16 avril au matin. "C'est encore calme, explique-t-elle, car nous débutons tout juste et il faut que l'information circule".
Lorsqu'elles arrivent dans le supermarché, les personnes qui en ont besoin peuvent aller à l'accueil, à la caisse centrale, les hôtesses les informeront du lieu où nous trouver, qui est à l'intérieur du magasin. C'est un lieu discret, calme et sécurisé, dans lequel elles peuvent être écoutées, conseillées.
Les supermarchés sont des lieux où la victime peut se déplacer seule, sans éveiller la suspicion du conjoint. Ces points d’écoute gratuits seront proposés jusqu’à la fin du confinement, ils sont assurés par des juristes des associations France victimes et du Centre d’informations sur les droits des femmes et des familles (CIDFF).
La mairie d'Ambazac a d'ores et déjà publié sur la page facebook les horaires détaillés du planning d'accueil
Si vous êtes victime ou témoin de violences au sein du couple ou de violences conjugales en Haute-Vienne, vous pouvez appeler :
ARSL référent violences 7j/7, 24h/24 au 05.55.79.89.03
CIDFF au 05.55.33.86.00
France Victimes au 05.55.32.68.10
Planning Familial au 06.44.96.43.86
Un dispositif national
"Le dispositif de points d'accueil en supermarchés est amené à se mettre en place dans tout le pays, je sais que les 12 départements de Nouvelle-Aquitaine y travaillent, chacun avec le tissu associatif qui est le sien, explique Sophie Raix, déléguée à l'égalité entre les femmes et les hommes en Haute-Vienne.
"Nous restons très vigilents même si les chiffres sont stables en Haute-Vienne, rappelle Catherine Boisseau de l'Avimed. Nous faisons des suivis très réguliers, plusieurs appels par semaine, dans des foyers où l'on sait qu'il peut y avoir de la violence".
Le système fonctionne malgré les confinement. La semaine dernière, nous avons eu le cas d'une dame qui est partie se réfugier au commissariat et on a pu lui trouver un hébergement d'urgence, les victimes ne doivent pas hésiter ! L'atmosphère en ce moment est très particulière, et nous avons aussi connaissance de familles où les victimes sont très attentives à ne pas susciter le moindre problème au quotidien et en même temps, elles préparent leur départ dans leur tête. Elles sont prêtes.
Les pharmacies, autre moyen d'alerter
#NeRienLaisserPasser et plus que jamais en cette période qui accroît les risques : après entretien avec la présidente de @Ordre_Pharma, les victimes de violences conjugales pourront se signaler auprès de leur pharmacien de quartier, qui alertera les forces de l’ordre.#VALP pic.twitter.com/DJPV1A99F6
— Christophe Castaner (@CCastaner) March 26, 2020
Dans les colonnes du Parisien, le Ministre de l'intérieur Christophe Castaner a même évoqué la possibilité pour la victime, si son mari est avec elle, d'utiliser un « code », « par exemple : masque 19 », une pratique déjà mise en place en Espagne.