Convocation du Limoges CSP devant la DNCCG : Lionel Peluhet a une solution pour sauver le club

Il reste quatre jours au président du Limoges CSP pour présenter à la DNCCG des comptes d’exploitation équilibrés pour la saison en cours et un projet de recapitalisation du club pour la saison prochaine. Faute de garanties suffisantes, le Limoges CSP risque de disparaître des championnats professionnels. La convocation de Didier Jamot, le 2 avril, est donc décisive. Lionel Peluhet, membre du bureau d'Intermarché et propriétaire du magasin de Glandon a fait une offre soutenue par la ville de Limoges et le Conseil départemental.

L’objet de la convocation du CSP devant la DNCCG est clair : « perte prévisionnelle au 30 juin 2024 ». Selon les chiffres à mi-saison communiqués par le club au gendarme financier du basket professionnel, il faut bien s’attendre à un nouveau déficit d’exploitation sur la saison en cours, d’un montant inférieur à celui de l’an dernier (742.000 euros en juin 2023) et selon nos sources « proches de celui de 2022, aux alentours de 500.000 euros » (583.000 euros en juin 2022).

3 millions de dettes

Le club pourrait donc avoir cumulé près de 2 millions d’euros de pertes en quatre saisons, auxquels il faut ajouter 1 million d’euros de PGE (Prêt Garanti par l’État) à rembourser sur quatre ans entre 2024 et 2027.

Le règlement de la DNCCG précise que « lorsqu’un exercice se termine par un déficit conduisant à une situation nette négative, la totalité du passif ainsi accumulé doit être apurée sur une durée qui ne peut dépasser trois saisons ».

Didier Jamot doit donc présenter un projet financier qui permette de terminer la saison et de ramener le club à l'équilibre à moyen terme.

Quel projet de recapitalisation ?

Mais le président du CSP devra aussi expliquer "les opérations capitalistiques qui pourraient intervenir d'ici le 30 juin 2024", à la suite de l'annonce par la propriétaire Céline Forte de l'arrivée d'un nouvel investisseur, dans un communiqué du 3 mars dernier.

Un mois après cette annonce, aucun nom n'a été dévoilé par le club, et selon le site internet Beaublanc.com, "le fameux "investisseur" évoqué par une Céline Forte optimiste aurait jeté l'éponge, Didou Jamot recherche des solutions alternatives clamant qu'il faut 800k pour boucler la saison, la mairie ne lâche rien et la DNCCG s'apprête donc à donner le coup de grâce puisque rien de tangible ne devrait lui être présenté".

Didier Jamot n'a pas répondu à nos sollicitations. Quant à Sylvie Rozette, maire adjoint en charge des sports, elle s'est contentée d'un laconique : "ça bosse !"

"Lionel Peluhet a un projet soutenu par les collectivités"

Notre confrère du Populaire du Centre, Matthieu Marot, a évoqué, quant à lui, dans son édition du mardi 26 mars, le nom de Lionel Peluhet, cadre national d'Intermarché, qui aurait effectué une proposition d'investissement, "à titre personnel, mais repoussée (pour le moment ?) par Céline Forte".

Cette piste est pourtant très sérieuse. Selon une source bien informée, "Lionel Peluhet est un fin connaisseur du Limoges CSP. Il est au cœur du lien commercial entre Intermarché et le club depuis près de 15 ans, et il a contribué à faire d'Intermarché le premier partenaire privé du Limoges CSP, avec des liens personnels avec Frédéric Forte. Il connaît très bien Didier Jamot, qui était lui aussi directeur d'un Intermarché en Haute-Vienne. Il a la surface financière suffisante pour investir à titre personnel, entre 1,5 et 2 millions d'euros. Sa place au plus niveau de la hiérarchie de l'entreprise Intermarché lui permet de mobiliser un réseau d'entreprises et de partenaires. Sa proposition a le soutien de la ville de Limoges et du Conseil départemental, parce qu'ils ne sont pas cinquante à pouvoir proposer une offre aussi sérieuse".

Lionel Peluhet, un mousquetaire au secours du CSP

En 2012, Lionel Peluhet et Frédéric Forte se félicitaient, dans une vidéo postée par l'enseigne de distribution, du partenariat entre Intermarché et le Limoges CSP.

Lionel Peluhet est propriétaire de l'Intermarché de Glandon près de Saint-Yrieix-la-Perche et des autres points de vente de l'enseigne sur le pays de Saint-Yrieix.

En 2020, lors de la reconduction du partenariat entre le CSP et les enseignes départementales d'Intermarché, il s'exprimait dans un communiqué officiel du club : "12 ans déjà qu’Intermarché est partenaire privé principal du Limoges CSP. Depuis 2008, que de chemin parcouru et de satisfactions sportives engrangées : titre de Champion de France PRO B (2012), vainqueur trophée des champions (2012), double Champion de France PRO A (2014 et 2015), qualifications en Coupe d’Europe. L’aura exceptionnelle du CSP, le costume d’ambassadeur du Limousin qu’il véhicule depuis plusieurs décennies sur le département, la région, la France, l’Europe sont des atouts considérables".

Mais il est également l'un des quatre membres du bureau du conseil d'administration de l'enseigne de grande distribution aux côtés du nouveau président Thierry Cotillard, et se trouve donc en charge du pilotage opérationnel de la troisième enseigne alimentaire française, avec plus de 32 milliards de chiffre d'affaires pour un total de 2 200 magasins Intermarché et Netto.

Lionel Peluhet a également participé à l'engagement d'Intermarché auprès de la Ligue Nationale de Rugby comme partenaire officiel du Top 14 et de la Pro D2, en 2020, et qui vient d'être reconduit jusqu'en 2028.

Céline Forte préfère-t-elle un fonds d'investissement ?

Pourtant, Céline Forte serait à la recherche d'une autre solution auprès d'un fonds d'investissement. Elle a d'ailleurs annulé un rendez-vous avec cet éventuel repreneur, comme nous l'a confié Didier Jamot, le 14 mars dernier.

Car la propriétaire ne semble toujours pas prête à renoncer à la gouvernance du club, assurée aujourd'hui par sa fille Angiolina, directrice de la communication et du développement stratégique, et son gendre Guillaume Lanave, directeur commercial et marketing.

Celui-ci a annoncé quitter ses fonctions de directeur commercial au 30 juin, mais rien ne l'empêche aujourd'hui d'exercer une autre fonction rémunérée au sein du club.

Un autre ancien cadre nous confie en effet "qu'il peut être mandataire social comme l'était Frédéric Forte et recevoir une rémunération en qualité de président du directoire, ou se voir confier comme salarié le poste de directeur général".

Quant le CSP gagnait de l'argent

L'hypothèse d'un fonds d'investissement suppose que le CSP retrouve son excellente santé financière des saisons 2014 à 2016.

Selon le rapport de la DNCCG au terme de la saison 2015-2016, "le CSP présente une situation nette record, qui a augmenté de 18% par rapport à la saison précédente, et avec 1,2 million d'euros de situation nette au 30 juin 2016, le CSP représente plus d'un quart de la situation nette cumulée de la Pro A". 

Cette situation financière très positive est certes liée en partie à la participation du CSP à l'Euroligue, mais selon un ancien cadre, "elle démontre que le CSP, quand il est bien géré, peut être une entreprise très rentable, et même si cela n'est pas la vocation d'un club de sport, il peut rapporter à ses investisseurs. Mais aujourd'hui aucun investisseur ne voudra s'engager avec la direction actuelle, alors que les déficits s'accumulent, qu'une enquête est ouverte après le signalement des commissaires aux comptes auprès du parquet, et que les comptes présentés à la DNCCG ont été jugés non sincères".

 

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