Coronavirus : pas de confinement pour les livreurs à domicile de Limoges

C’est l’une des conséquences du confinement : les livraisons de repas à domicile. Bien que de nombreux restaurant soient fermés, certaines enseignes de « petite » restauration arrivent à s’en sortir grâce aux livreurs-masqués à deux-roues. 

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

 
Après un mois de confinement et de fermeture de sa « Casa Espagne », bar à tapas de Limoges, Mikeldi Delgado, son propriétaire vient de se lancer dans la livraison à domicile.

Le premier samedi (le 11 avril), j’ai eu 6 clients. Et puis, grâce à ma page facebook où j’ai mis la carte des produits à acheter, le bouche-à-oreille fonctionne bien avec mes clients habituels et des nouveaux explique-t-il. Pour le prochain samedi, une vingtaine de personnes a commandé des tortillas, du jambon ou du vin. Montant minimum ; 20 euros.  Cela va me permettre de limiter la casse et surtout de me faire un peu de trésorerie pour après.


Mikeldi ne passe par les plateformes internet de livraison, il se déplace lui-même avec sa voiture pour déposer les colis jusqu’à 15 kilomètres autour de Limoges. 


Pour les livreurs, "moins de restaurants... donc plus de concurrence"


En effet, pour lui pas de scooters ou de vélo aux couleurs de Uber eats, Deliveroo ou just eat. Le soir, notamment, ils sont nombreux à circuler pour apporter aux confinés un repas commandé en ligne. Sur la capitale limousine, ils sont une soixantaine de jeunes à travailler via ces plateformes

Depuis le début du confinement, c’est plus dur car il y a beaucoup moins de restaurants ouverts donc plus de concurrence entre livreurs. Le marché s’est rétréci, décrit Kevin. Moi en ce moment, je fais à peine une dizaine de livraisons le soir, c’est deux fois moins qu’en temps normal. Ca me rapporte en brut, entre 40 et 50 euros. Une fois retirées les charges (ils sont auto-entrepreneurs), l’entretien du scooter, ce n’est pas la richesse… Mais bon, ça complète mon salaire et ça fait sortir. 


Jonathan, autre livreur  le confirme : « C’est plus dur qu’avant. Et puis on voit que les gens ont peur de commander à cause du virus. Pourtant toutes les consignes sanitaires sont respectées. On a des gants, le masque. On fait très attention. On laisse le colis devant la porte, on n’est jamais en contact direct ni avec le client, ni avec le restaurateur ».

 



La preuve, rue Jean Jaurès, centre névralgique des livreurs dans la ville. Chaque midi et soir, ils sont parfois 30 avec leurs deux-roues à patienter, à attendre les commandes. Sur 50 mètres, il y a en effet trois enseignes de restauration rapide en service. 

« Karim, commande 245. Je te la pose là ! » crie Nabil l’employé d’Otacos, spécialisé dans les sandwiches mexicains. La commande, dans un sachet, est déposée sur une table à l’extérieur. Plus personne ne rentre à l’intérieur. « On s’est adapté, explique Nabil. Mais ça va, on arrive à  travailler, chaque jour on fait entre 100 et 120 commandes. C’est surtout des couples ou des personnes seules. Mais maintenant on voit de plus en plus de commandes pour des familles. Je pense qu’au début les gens cuisinaient et maintenant ils en ont un peu marre ! ».

Même constat juste à côté chez Pokawa, qui prépare des plats aux saveurs hawaïennes. « On n’a pas eu de chance, on a ouvert le… 12 mars, quatre jours avant le confinement. On cartonnait... » raconte Idir, le gérant. « En ce moment, on a 60 livraisons par jour. On s’en sort un minimum. Le panier moyen tourne à 25 euros ».
 


Ouvert depuis plus longtemps dans l’artère principale de Limoges, Laurent Communeau, ancien président des commerçants et propriétaire de deux magasins la Mie Câline, ouverts en ce moment,  travaille depuis longtemps avec ces plateformes internet.

Depuis le confinement, les livraisons avec Uber, cela représente 40% de mon chiffre d’affaires, explique-t-il. C’est 1,5 fois plus que d’habitude. Les clients, ce sont surtout des jeunes, actifs en télétravail et un peu des familles.  Le positif de cette crise sanitaire pour nous en restauration rapide, c’est qu’après le confinement, la partie livraisons à domicile va sans doute continuer à se développer. C’est un nouveau marché.


Mikeldi Delgado est sur la même ligne. Avec un changement pour lui : cet été , il avait prévu de prendre trois semaines de congés. Il n’en prendra qu’une, pour tenter de récupérer une partie du chiffre d’affaires perdu et pour continuer à livrer (si les bars ne sont pas rouverts) et à régaler les papilles de saveurs espagnoles, d’autant plus que l’Espagne sera peut-être une destination interdite pour les vacances…

 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information