La décrue amorcée mi-avril se poursuit dans les trois départements de l’ancienne région, et le taux d’incidence est même passé en dessous du seuil d’alerte en Creuse. Mais la circulation du virus reste sous étroite surveillance
Les courbes sont claires : dans les trois départements du Limousin, les taux d’incidence poursuivent leur diminution, malgré un léger sursaut en Creuse la semaine dernière.
Taux d’incidence en baisse
Ce lundi 31 mai, le taux d’incidence en Haute-Vienne est de 90,5, ce qui est encore élevé, bien au-dessus du seuil d’alerte de 50 cas pour 100 000 habitants.
En Corrèze, le taux d’incidence est de 52, 5, et en Creuse de 33,5 : ce département est passé sous le seuil d’alerte, mais avec population moins importante, les variations sont plus spectaculaires.
Ces chiffres sont encourageants, mais il faut tout de même les lire avec prudence. D’abord, les dernières moyennes incluent encore des jours fériés, où les tests sont moins nombreux. Ensuite, on ne mesure pas l’impact du déconfinement et du retour d’une météo ensoleillée, propice aux rencontres.
Les eaux usées confirment
Les eaux usées de Limoges sont également sous surveillance, et leur observation confirme ce constat encourageant.
Pour le Pr Sophie Alain du Chu de Limoges, "ça baisse progressivement, et c’est intéressant parce que c’est resté très longtemps élevé."
Là aussi, la tendance n’est pas une certitude, car il a beaucoup plu ces dernières semaines, et cela peut diluer la présence du virus. Pour Sophie Alain, "il ne faut pas crier victoire trop vite".
Les hospitalisations suivent
Avec un délai dans le temps, les hospitalisations également suivent la tendance. Au Chu de Limoges, on compte ce lundi 47 patients hospitalisés pour Covid 19. Il y a un mois, c’était 82. 7 sont en réanimation et 22 en soins de suite ; ceux-là sont donc en train de se remettre.
L’unité Covid du CHU a été réduite de moitié.
Même tendance à Brive où il n’y a que deux patients Covid en réanimation.
Le responsable du service Nicolas Pichon semble optimiste : "Nous avons eu une période de 5 jours sans patient Covid."
A l’hôpital de Guéret une réunion de suivi de crise a eu lieu la semaine dernière. Les décisions ne sont pas prises, mais on s’oriente vers une réouverture de lits de chirurgie, et une transformation de l’unité Covid en unité de gériatrie, comme à l’origine. Cela devrait permettre de rattraper les soins qui ont été déprogrammés. Selon le directeur Karim Amri, "On se dépêche pour prendre en charge ces reports. Depuis octobre-novembre, environ 30% de l’activité a perturbée."
"On n’ouvre pas encore le champagne"
Reste à savoir si cette tendance est durable.
Il y a un an à la même époque, Santé Publique France écrivait : "Malgré des indicateurs de surveillance favorables, la vigilance doit se poursuivre, car dans l’état actuel des connaissances tout laisse à penser qu’une grande partie de la population n’est pas protégée contre ce virus, et que le risque d’une reprise de l’épidémie n’est donc pas à exclure." En effet, la région n’était pas au bout de ses peines, et après un été détendu, la deuxième vague est intervenue à l’automne.
Aujourd’hui, Laurent Filleul, épidémiologiste en Nouvelle-Aquitaine, reste prudent et parle plutôt d’une stabilisation de la circulation du virus.
Concernant l’été, il explique : "Si vraiment la vaccination continue d’augmenter, et si les gens respectent bien les gestes barrière, ça ira mieux que l‘année dernière. On va regarder ce qui se passe pendant deux semaines pour voir l’impact du déconfinement. On n’ouvre pas encore le champagne".
Car le chemin vers l’immunité collective est encore long, et la menace des variants est toujours présente. La page du Covid n’est pas encore tournée.