Plusieurs syndicats du second degré ont appelé à une "grève sanitaire" au niveau national, ce mardi 10 novembre. Un rassemblement est organisé en début d'après-midi devant le rectorat de Limoges (Haute-Vienne).
La colère et l'inquiétude ne faiblissent pas pour de nombreux syndicats du second degré. Une "grève sanitaire", appelée par cinq fédérations syndicales de l’éducation (FSU, FO, CGT éduc'action, Snalc et Sud éducation), doit avoir lieu ce mardi 10 novembre dans plusieurs grandes villes de France. A Limoges, un rassemblement est organisé à partir de 14 heures devant le rectorat.
La manifestation a été maintenue malgré les dernières annonces du ministère de l'Education nationale. Jean-Michel Blanquer avait pourtant annoncé, vendredi 6 novembre dernier, davantage de cours à distance au lycée, à condition de conserver au moins 50 % d’enseignement en présentiel pour chaque élève.
Les épreuves du baccalauréat 2021 ont, elles, largement été revues et le diplôme fera la part belle au contrôle continu.
Des mesures jugées trop faibles
Mais les dernières mesures sont loin de satisfaire une partie du corps enseignant. "Les collèges ont été ignorés parce que le ministère part du principe que les jeunes y sont moins contaminants ou contaminés", explique Marianne Corrèze, co-secrétaire Snes-FSU en Haute-Vienne.#greve10novembre #protocolesanitaire pic.twitter.com/jULsHgH5WK
— SNUipp-FSU (@SNUipp_FSU) November 9, 2020
Un allégement des groupes de classes aussi bien dans les lycées que dans les collèges. C'est ce que souhaite la responsable syndicale, rejointe par quatre autres organisations. Parmi les autres revendications de l'inter-syndicale figure également un aménagement des programmes scolaires :
Pour la sécurité de tous, des cours avec des petits groupes doivent être privilégiés. Mais on ne peut pas respecter les programmes scolaires avec cette mesure. C'est impossible. Notamment au lycée. Les élèves de terminale ont des épreuves de spécialités, dès mars, qui sont très compliquées. Même en l'état actuel, cela va être quasi impossible de les préparer dans de bonnes conditions.
Pas assez de sécurité sanitaire
Les syndicats qui se sont donné rendez-vous ce mardi 10 novembre demandent également un renforcement du protocole sanitaire. Marianne Corrèze, enseignante à Limoges, rend compte d'une situation tendue : "Les couloirs sont surchargés, tout comme les lieux de vie et les selfs. Il est parfois impossible de faire respecter les distanciations sociales dans les classes et en dehors. Nous n'arrivons pas à toujours ventiler les locaux", explique-t-elle.Pour elle, il est nécessaire de recruter davantage d'agents chargés de l'entretien et de la désinfection. Ainsi que des AED (assistant d'éducation, ndlr). Une requête mise en avant depuis juin dernier, selon Marianne Corrèze.
L'UNSA absente
Cinq organisations doivent donc se retrouver ce mardi 10 novembre, dans un contexte particulier dû à la crise sanitaire mais également sécuritaire après les différents attentats de ces dernières semaines. "Ce ne sera pas forcément un mouvement d'ampleur. C'est surtout pour faire entendre nos revendications au rectorat", explique la déléguée syndicale.Une organisation, l'UNSA, n'a pas souhaité se joindre au rassemblement. "Nous pensons qu'un appel ponctuel sur une seule journée n'arrangerait pas les choses. Dans un contexte sanitaire difficile, cela imposerait plus de responsabilité à des collègues qui ne font pas grève. De plus, la situation économique ne permet pas à certaines personnes de participer à une journée de grève", explique Anabel Roy, secrétaire départementale de l'UNSA.
Les positions de l' @UNSA_Education sur la situation sanitaire actuelle dans l'éducation :
— UNSA Education (@UNSA_Education) November 9, 2020
➡️Éducation : le gouvernement doit prendre la mesure de la colère ?https://t.co/Rf4zRha7eg
➡️ Lycées et Bac : le ministre entend une partie de nos demandes ? https://t.co/TZIdYdkzCQ pic.twitter.com/wRlWMXnoFw
"Nous sommes conscients de tous les problèmes liés au retour des élèves à l'école. Mais nous préférons entretenir un travail de fond avec les élus, plutôt qu'un rassemblement d'une journée. Cela va demander du temps", explique-t-elle avant de poursuivre : "Ce n'est pas parce que vous manifestez le mardi, que vous aurez du gel hydroalcoolique, le jeudi."
Dans son communiqué, Anabel Roy explique que les revendications de son syndicat ont déjà été portées au Comité technique ministériel, en milieu de semaine dernière.